L’ONU rejette le manque de respect envers le Coran

6:49 - July 12, 2023
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GENEVE(IQNA)-Le chef des droits de l'homme de l'ONU a appelé mardi au respect des autres et de leurs croyances lors d’un débat organisé par le Conseil des droits de l’homme à Genève en réponse à l'incendie d’un Coran à Stockholm, en Suède.

S'adressant au Conseil des droits de l'homme des Nations Unies, le Haut-Commissaire aux droits de l'homme, Volker Türk, a noté que le livre sacré était le « cœur de la foi » pour plus d'un milliard de musulmans.

Ceux qui ont brûlé le Coran l'ont très probablement fait « pour exprimer du mépris et attiser la colère », a estimé M. Türk, tout en avertissant que ce type d’acte vise également « à semer la discorde entre les gens », à provoquer et à transformer les différences en haine.

Le dialogue pour garantir le respect des différences d'opinions et de religions est essentiel, a poursuivi le chef des droits de l'homme, en condamnant les discours de haine contre et par des personnes de toutes les confessions dominantes et minoritaires, soulignant à la place les avantages de la diversité pour toutes les sociétés.

Le droit de croire – ou de ne pas croire – « est fondamental pour la Déclaration universelle des droits de l'homme », a souligné le Haut-Commissaire au Conseil des droits de l'homme, qui s'est réuni mardi pour ce débat à la demande du Pakistan.

Il a noté que les responsables politiques et les personnalités religieuses de premier plan ont un « rôle particulièrement crucial à jouer » en s'exprimant clairement contre le manque de respect et l'intolérance.

« Ils devraient également préciser que la violence ne peut être justifiée par une provocation préalable, réelle ou perçue », a-t-il ajouté.

Le Haut-Commissaire a souligné que les restrictions à la liberté d'expression de quelque degré que ce soit doivent rester « en tant que principe fondamental » une exception, d'autant plus que les lois limitant la parole sont « souvent utilisées à mauvais escient » par les gouvernements autoritaires.

Mais, certains discours constituent une incitation à la violence et à des actions discriminatoires, a-t-il poursuivi.

De nombreux actes de violence, de terreur et d'atrocités de masse ciblent des personnes en raison de leurs croyances religieuses, y compris à l'intérieur de lieux de culte.

L'Iran appelle à des mesures efficaces

L'Iran a appelé mardi les responsables de Suède et d'autres pays européens à prendre des mesures "immédiates et efficaces" contre les auteurs d'autodafés du Coran pour éviter la répétition de tels incidents à l'avenir.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a lancé cet appel dans un discours lors d'une réunion en urgence du Conseil des droits de l'homme des Nations unies organisée à Genève pour discuter des récents autodafés du Coran en Suède, a rapporté l'agence de presse étatique IRNA.

Le ministre a déclaré que toute "hésitation ou retard" pour condamner ces actions "sacrilèges" contre le Coran montrerait "(une politique de) deux poids deux mesures et une justification des abus de la liberté d'expression".

La récente "profanation" du Coran, qui est le sixième cas cette année dans un pays européen, "incite explicitement à la violence, à la haine et à l'hostilité contre les musulmans et équivaut à une discrimination à leur encontre", a ajouté M. Amir-Abdollahian.

Interdiction des activités suédoises en Afghanistan

Les talibans afghans ont décidé d'interdire toute activité suédoise dans le pays, ont-ils indiqué mardi dans un communiqué, deux semaines après l'autodafé d'un Coran à Stockholm. Ils exigent des excuses.

Comme de nombreux autres pays, la Suède n'a plus de représentation diplomatique en Afghanistan depuis que les talibans sont revenus au pouvoir à l'été 2021. L'organisation humanitaire Swedish Commitee for Afghanistan (SCA) est elle, très active.

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