L’interdiction du port de l'abaya ignorée à la rentrée scolaire

8:28 - September 05, 2023
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PARIS(IQNA)-Malgré l'annonce de l'interdiction du port de l'abaya dans les écoles françaises, certains élèves sont allés à l'école le premier jour de la nouvelle année scolaire en portant cette tenue.

L’interdiction du port de l'abaya ignorée à la rentrée scolaireSelon EuroNews, environ 12 millions d'élèves sont rentrés dans les écoles françaises lundi, alors que la décision du gouvernement d'interdire aux élèves filles de porter l'abaya a suscité une large controverse médiatique.

Élisabeth Borne, Première ministre de la république française, a déclaré que plusieurs jeunes filles sont venues à l'école lundi matin en portant l'abaya, ajoutant : "Nous leur avons expliqué que nous n'acceptons pas ces signes d'appartenance religieuse".

Gabriel Attal, ministre de l'Éducation nationale français, a également déclaré : "Grâce à l'engagement du personnel et à la priorité accordée au dialogue, la loi que j'ai mise en place concernant l'abaya et les robes longues a été respectée sans aucun problème notable depuis ce matin. L'école accueille tous les élèves sans exception, mais nous devons respecter les lois de la République".

Le gouvernement français a demandé l'unité et la solidarité du peuple au nom de la défense de la laïcité, dans le cadre de cette interdiction qui concernait également le port de robes longues pour hommes.

L'adoption de la nouvelle loi sur l'interdiction des tenues islamiques a également suscité une grande controverse sur les réseaux sociaux, et le hashtag "abaya" est devenu tendance sur Twitter France, de nombreux utilisateurs exprimant leurs opinions critiques sur le sujet.

Selon la loi adoptée le 15 mars 2004, le port de vêtements qui manifestent une affiliation religieuse est interdit, les élèves en infraction sont autorisés à entrer dans l'école mais pas en classe, jusqu'à ce qu'il y ait une discussion entre leur famille et le ministère de l'Éducation.

Un lycée en grève à Stains
Une partie du personnel et des élèves du lycée Maurice-Utrillo, à Stains, ont décidé de voter la grève à partir de ce mercredi. Ils dénoncent une « baisse drastique de moyens » et rejettent l’interdiction des abayas et des qamis dans l’enceinte scolaire décidée par le gouvernement.

Le personnel, les élèves et les familles mobilisés appellent également à un rassemblement le même jour, à midi, devant l’établissement.

Une diversion islamophobe
Le député Nupes-LFI Louis Boyard a estimé que la polémique liée à l'interdiction de l'abaya, actée fin août par le gouvernement, est une "diversion" pour éviter les sujets qui fâchent de la rentrée scolaire.

"Le ministre de l'Education nationale n'a jamais été à l'école publique, donc ce sera aussi une grande découverte pour lui. Il découvrira donc que le sujet de la rentrée n'est pas l'abaya", tacle-t-il.

Louis Boyard estime qu'il aurait fallu parler avec plus d'insistance de l'augmentation du prix des fournitures scolaires, mais aussi de "la promesse non-tenue d'un professeur devant chaque classe".


Audience ce mardi au Conseil d'État
Le Conseil d'État se penchera à 15h00 sur le référé-liberté, déposée vendredi au nom de l'association Action Droits des Musulmans pour obtenir la suspension de cette interdiction.

Le Conseil d'État examinera mardi 5 septembre la requête contre l'interdiction de l'abaya à l'école déposée en urgence par une association qui a également saisi la Défenseure des Droits.

Il se penchera à 15h00 sur le référé-liberté, une procédure d'urgence, déposée vendredi au nom de l'association Action Droits des Musulmans (ADM) pour obtenir la suspension de cette interdiction, selon la plus haute juridiction administrative.

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