Pourquoi le régime sioniste a subi un échec dans l’opération « Tempête d’Al-Aqsa » ?
Le mouvement de résistance du Hamas a lancé une attaque surprise contre Israël le 7 octobre. L'attaque, baptisée Opération Tempête d'Al-Aqsa, impliquait une attaque terrestre et aérienne contre les colonies israéliennes proches de la bande de Gaza, ainsi qu'un barrage massif de roquettes sur les villes israéliennes de Tel Aviv, Ashkelon et autres. Les analystes estiment que l’attaque a porté un coup dur au régime israélien et au gouvernement de Benjamin Netanyahu.
L’opération a choqué l’appareil sécuritaire et militaire du régime, qui n’a pas su l’anticiper ni l’empêcher. L’attaque a dû nécessiter des semaines et des mois de planification et de préparation de la part du Hamas.
Les combattants de la résistance palestinienne ont annoncé que l'opération était une réponse à des années d'oppression, d'occupation et de profanation de la mosquée al-Aqsa par le régime israélien et ses colons illégaux.
Pour discuter plus en détail de la situation dans la zone du conflit, IQNA a interviewé George Bisharat, professeur américain de droit à l'Université de Californie à San Francisco.
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Pour George Bisharat, il y a peut-être deux facteurs qui expliquent l’échec des services de renseignement et de l’armée israélienne dans leur réponse aux attaques lancées samedi. La première est une tendance à long terme vers l’accumulation d’arrogance au fil du temps, lorsqu’un pouvoir habitué à l’impunité pour sa domination violente sur un autre peuple commence à supposer que ce qui a été sera toujours.
Bien sûr, les peuples opprimés se soulèvent toujours, mais d’une manière ou d’une autre, les oppresseurs n’apprennent jamais cette leçon. Le deuxième est le désarroi au sein même d’Israël au cours de l’année dernière, au cours de laquelle les tentatives de réforme judiciaire de l’extrême droite ont suscité de profondes divisions, qui sont avant tout politiques, mais ont également des conséquences militaires et sécuritaires.
Les hostilités actuelles pourraient s’étendre dans une certaine mesure à la Cisjordanie, et aujourd’hui nous avons assisté à un bref échange de tirs dans les fermes contestées de Chebaa, le long de la frontière libano-israélienne, mais autrement, je ne m’attends pas à ce que les combats s’étendent beaucoup plus loin.
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Je soupçonne que le secret que le Hamas a dû maintenir pour préserver l’élément de surprise aurait également découragé la coordination avec d’autres forces régionales, comme le Hezbollah. Ces autres forces peuvent être réticentes à s’engager dans un conflit lorsqu’elles ne sont pas prêtes à le faire. Il est difficile de prédire quoi que ce soit avec une grande certitude.
En ce qui concerne l’unité des forces de la résistance dans cette opération, M. Bisharat dit : Nous en saurons davantage dans les prochains jours, mais il semble que l’assaut ait été lancé avec une étroite coordination entre au moins le Hamas et le Jihad islamique palestinien, et peut-être aussi d’autres groupes. Le Hamas et le JIP ne sont pas toujours alignés dans les confrontations avec Israël. En effet, ces dernières années, les attaques israéliennes contre la bande de Gaza se sont davantage concentrées sur le JIP, tandis que le Hamas a souvent freiné ses forces. Mais l’ampleur et la sophistication de cette opération suggèrent une planification et une préparation de longue haleine.
Il sera plus difficile pour les pays signataires des Accords d’Abraham de poursuivre leurs mesures de normalisation compte tenu des sentiments populaires à leur encontre, et il sera plus difficile pour de nouveaux pays de rejoindre le train de la normalisation.
Plus précisément, sur le volet saoudien, cela dissuadera également le gouvernement israélien de faire aux Palestiniens le genre de concessions que les Saoudiens auraient exigées. Cependant, les dirigeants arabes n’ont jamais été aussi sensibles aux besoins et aux aspirations de leurs peuples, de sorte que le soutien populaire à la Palestine n’est qu’un facteur dans l’équation.
Les groupes de résistance qui ne semblent pas encore engagés dans les combats sont ceux associés aux partis nationalistes laïcs tels que le Fatah et le FPLP. Bien que certains membres de ces groupes puissent s’inspirer des premiers succès de l’opération menée par le Hamas pour s’y joindre, il est peu probable que la direction du Fatah, qui est en concurrence politique avec le Hamas, décide de libérer ses combattants.
Mais ces dernières années, nous avons été témoins du phénomène de jeunes Palestiniens, comme dans la Tanière du Lion à Naplouse, combattant les forces israéliennes sans l’autorisation d’aucun parti ou groupe politique. Il est donc possible que des individus ou de petits groupes peu organisés comme Tanière du Lion passent à l’action. Cela étendrait la bataille à la Cisjordanie, où ces jeunes hommes ont été actifs ces dernières années.
En ce qui concerne le rôle des tensions internes d’Israël dans le succès de l’opération de la résistance palestinienne, le professeur américain a dit : On pourrait facilement imaginer une future commission d’enquête israélienne sur cette question et sur la question plus large des échecs des services de renseignement israéliens et de la mauvaise réponse militaire initiale. Comme indiqué ci-dessus, les divisions politiques actuelles au sein d’Israël constituaient au moins une diversion, et le refus de certains réservistes de se présenter au travail pourrait bien avoir dégradé les capacités opérationnelles de l’armée. Mais les détails ne seront connus qu’avec le temps.
