Le double poids de la France dans la question palestinienne

11:20 - January 08, 2024
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IQNA-Le 3 janvier dernier, une décision judiciaire en France a suscité de vives réactions et soulevé des questions légitimes sur le traitement de certains propos par la justice française.

Youcef Atal, footballeur international algérien évoluant à l’OGC Nice, a été condamné à 8 mois de prison avec sursis et à une amende de 45 000 euros pour « provocation à la haine ». L’affaire a rapidement été relayée par le parti politique algérien Jil Jadid, qui dénonce un « deux poids, deux mesures » dans le traitement des propos controversés en France.

Le Cas Youcef Atal
Youcef Atal s’est retrouvé au cœur d’une controverse après avoir partagé sur son compte Instagram une vidéo de 35 secondes. Dans cette vidéo, le prédicateur palestinien Mahmoud Al Hasnat priait Dieu en ces termes : « qu’Il envoie un jour noir sur les juifs ». Bien que le joueur algérien ait supprimé le message et présenté des excuses, ses actes ont eu des conséquences. Il a été suspendu sept matchs par la ligue française et son club a également pris des mesures en le suspendant jusqu’à nouvel ordre. De plus, il a été jugé et condamné par le tribunal correctionnel de Nice.

Les Questions de Jil Jadid
Le parti Jil Jadid a exprimé son mécontentement face à ce qu’il perçoit comme un « deux poids, deux mesures » de la justice française. Dans un communiqué, le parti a cité plusieurs personnalités dont les propos controversés n’ont pas entraîné de sanctions aussi sévères que celle infligée à Youcef Atal.

Parmi les personnalités mentionnées figure le député franco-israélien Meyer Habib, membre du parti Les Républicains en France. Meyer Habib est connu pour son soutien au gouvernement israélien de Benyamin Netanyahu. Jil Jadid souligne que malgré ses propos graves et réitérés, le député franco-israélien semble bénéficier d’une certaine immunité.

Le chanteur Enrico Macias a également été mentionné pour avoir appelé à « dégommer physiquement » des élus et des responsables politiques français. Pourtant, il n’a pas été inquiété par la justice française.

Le maire de Nice, Christian Estrosi, a quant à lui été critiqué pour avoir affirmé que les mamans palestiniennes feignent de pleurer leurs enfants « avec des bébés en plastique ». Malgré ces déclarations jugées odieuses, il n’a pas fait l’objet de poursuites.

Les Interrogations de Jil Jadid
Le parti Jil Jadid va plus loin en interpellant la justice française sur son inaction. Il souligne que des informations font état de la présence de 4 000 franco-israéliens combattant aux côtés de l’armée israélienne à Gaza, où des alertes sur des « crimes de guerre et de génocide » ont été lancées. Pourquoi, s’interroge Jil Jadid, la justice française ne se saisit-elle pas de ces propos et de ces actions ?

Le parti conclut en déplorant une « perte de repères humanistes » aggravée par une forme d' »institutionnalisation du deux poids, deux mesures ». Les questions soulevées par Jil Jadid mettent en lumière les défis auxquels sont confrontées les autorités judiciaires françaises dans le traitement des propos controversés et les tensions politiques et idéologiques qui sous-tendent ces débats.

Des Questions sans Réponses Faciles
L’affaire Youcef Atal et les réactions de Jil Jadid mettent en évidence la complexité des questions entourant la liberté d’expression, la lutte contre la haine et le traitement équitable de tous les individus, quel que soit leur statut. Alors que les débats font rage en France et ailleurs, il est clair que ces questions ne trouveront pas de réponses faciles et que le débat sur la justice et la liberté d’expression continuera de faire rage.

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