Selon Oumma, annoncé par le Premier ministre Lawrence Wong, ce projet marque une rupture avec les approches traditionnelles. Le programme du SCIS combinera études islamiques et sciences sociales, une manière de garantir que les diplômés comprennent les réalités locales et les enjeux globaux.
Ce changement répond à une tendance où de nombreux jeunes Singapouriens, partis se former au Moyen-Orient, reviennent parfois avec des perspectives éloignées des spécificités de Singapour.
"Nous avons besoin de leaders religieux capables d’agir non seulement dans les mosquées, mais aussi dans le conseil, l’éducation et le domaine social", explique Mohammed Hasyir, spécialiste en études islamiques.
Cependant, une question persiste : ces diplômés réussiront-ils à s’intégrer dans un marché du travail compétitif où ils devront rivaliser avec des professionnels issus d’universités classiques ?
La création du SCIS reflète également la stratégie de Singapour en matière de gestion du religieux. En prenant en main la formation des leaders religieux, le gouvernement renforce sa politique de coexistence interreligieuse, essentielle dans un pays où les tensions communautaires doivent être évitées.
Si le SCIS propose un modèle innovant, le défi sera de concilier tradition et modernité. La réforme des madrasahs traditionnelles reste essentielle pour garantir un enseignement religieux pertinent et adapté.
Le succès du SCIS pourrait inspirer d’autres nations cherchant à moderniser l’enseignement islamique tout en préservant leurs valeurs locales.