Les manuscrits islamiques, un moyen de connaître les chefs d'oeuvres artistiques

11:26 - April 11, 2025
Code de l'info: 3491921
IQNA-Les manuscrits islamiques occupent une place éminente dans l’histoire culturelle et artistique de la civilisation islamique.

Selon Al Jazeera, bien plus que de simples supports de transmission du savoir, les manuscrits islamiques incarnent une véritable synthèse entre science, art et spiritualité.

Dans son ouvrage intitulé «Développement historique de l’industrie des manuscrits : étude sur la production du papier et l’ornementation dans la civilisation islamique», l’auteur Salah Mohammad Zaki Al-Luhaibi explore en profondeur cette tradition manuscrite, révélant les subtilités techniques, esthétiques et intellectuelles qui la caractérisent.

نسخ خطی اسلامی؛ راهی برای شناخت شاهکارهای هنری

Les manuscrits manuscrits, conservés dans des bibliothèques, musées et centres de recherche à travers le monde, témoignent de siècles d’efforts déployés par les savants musulmans pour documenter et transmettre des connaissances dans divers domaines tels que la linguistique, les mathématiques, la médecine ou encore la théologie. Mais au-delà du contenu, c’est la forme même de ces ouvrages qui captive : la calligraphie raffinée, l’enluminure (tazhib), l’utilisation de l’or (dorure), ou encore les illustrations géométriques et botaniques en font de véritables chefs-d’œuvre esthétiques.

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Zaki Al-Luhaibi retrace l’évolution de la production du papier, d’origine chinoise, introduite à Samarcande avant d’être perfectionnée à Bagdad sous le califat abbasside, notamment à l’époque de Haroun al-Rachid.

Cette innovation permit de démocratiser l’accès au savoir et de multiplier la production de livres à moindre coût. Les artisans ne se limitaient pas à produire du papier : ils en faisaient des objets d’art, en variant formats, couleurs, textures, selon le statut de l’auteur, la valeur du texte et sa fonction sociale.

L’auteur consacre également une large part de son étude aux techniques ornementales utilisées pour sublimer les manuscrits. Des termes spécialisés comme tazwīq (décoration visuelle par des images liées au contenu), tanmīq (décoration des lettres et des marges), tazhib (ornement à la feuille d’or), ou encore tamhīr (mise en valeur des titres par encre rouge), traduisent la richesse du vocabulaire artistique propre à ce domaine. Ces procédés n’étaient pas seulement décoratifs, mais visaient aussi à harmoniser forme et contenu, à refléter l’importance du message transmis.

Les manuscrits islamiques comportaient aussi des illustrations et schémas destinés à appuyer les idées développées dans les textes scientifiques. Cette interaction entre l’image et le savoir renforce leur dimension muséale. L’art de la calligraphie y tenait une place centrale, transformant les lettres arabes en formes florales ou géométriques, conformément aux règles précises de la ‘ilm al-khatt (science du tracé).

À travers son étude, Zaki Al-Luhaibi montre que le manuscrit islamique est bien plus qu’un vecteur de savoir : c’est une œuvre complète où chaque élément, du papier à la reliure, participe à une esthétique intellectuelle raffinée, véritable reflet de la grandeur de la civilisation islamique.

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