Les musulmans de France appelés à boycotter le sacrifice de l'Aïd al-Adha
La mosquée Lumière et Piété de Nîmes, dans le Gard, est l’une des premières à avoir lancé cet appel à boycotter le sacrifice du mouton de l'Aïd al-Adha 2025. Son président souligne l’impossibilité matérielle d’organiser le sacrifice dans des conditions dignes et conformes aux normes. Cette année, la préfecture du Gard n’a autorisé qu’un seul abattoir pour toute la région, situé à Vestric-et-Candiac, rapporte France Bleu.
Avec une capacité limitée à 300 animaux par jour, cet établissement est bien loin de répondre aux besoins des 15.000 fidèles estimés dans le département. "Comment garantir que chaque famille puisse accomplir le rite dans de bonnes conditions ?", interroge le responsable religieux dans ses déclarations au même média.
Une hausse des prix du mouton et des difficultés logistiques
Outre les problèmes logistiques, le coût des moutons suscite également l’indignation. Nasser, un fidèle de la mosquée nîmoise, témoigne : "En février, un mouton coûtait 90 euros. Aujourd’hui, à l’approche de l’Aïd, les prix dépassent les 300 euros. C’est incompréhensible" déplore-t-il. Cette flambée des tarifs pousse de nombreux musulmans à se tourner vers des alternatives, comme l’achat de viande directement chez les bouchers, une solution plus abordable et pratique.
Les mosquées dénoncent également un durcissement des réglementations. Les risques d’amendes ou de poursuites judiciaires pour abattage non autorisé dissuadent de nombreux fidèles. Face à ces obstacles, les représentants religieux ont opté pour une position responsable : préserver l’esprit de l’Aïd en mettant l’accent sur la prière, le partage et la solidarité, plutôt que sur un rite devenu trop complexe à organiser.
Cette année, la question du sacrifice rituel dépasse les frontières françaises. Au Maroc, le roi Mohamed VI a lui aussi appelé la population à renoncer au sacrifice du mouton pour l’Aïd al-Adha 2025, invoquant une pénurie de cheptel. Un geste rare qui montre l’ampleur des défis auxquels font face les musulmans pour perpétuer cette tradition séculaire.
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