La 39ᵉ Conférence internationale de l’unité islamique s’est ouverte ce lundi 8 septembre à Téhéran, en présence de Massoud Pezeshkian, président de la République islamique d’Iran, et du secrétaire général du Forum mondial pour le rapprochement des écoles islamiques, le Hojjat al-Islam Hamid Shahriari. Cet événement, qui rassemble plus de 210 personnalités nationales et internationales issues de plus de 80 pays, constitue une tribune majeure pour réaffirmer l’importance de l’unité des musulmans face aux défis contemporains.
Lors de la séance inaugurale, le grand mufti de Croatie, Aziz Hasanović, a rappelé que le Prophète de l’islam (PSL) a donné aux croyants une directive fondamentale : préserver l’unité de la communauté musulmane. Selon lui, le Prophète était un modèle de miséricorde, dont l’exemple doit inspirer les musulmans dans leur vie quotidienne. Hasanović a souligné qu’il est impossible de parler de miséricorde sans évoquer les souffrances vécues par le peuple de Gaza, où les crimes du régime sioniste constituent une épreuve divine pour l’ensemble de la communauté islamique. Il a insisté sur la nécessité de transformer l’esprit de miséricorde en action concrète et a appelé les savants musulmans à assumer leurs responsabilités en soutenant activement la Palestine.
Dans le même esprit, Ammar al-Hakim, chef du courant national de la sagesse en Irak, a déclaré que l’unité ne signifie pas l’abandon de ses croyances, mais une cohésion indispensable face aux menaces qui visent l’existence même du monde islamique. Rappelant la guerre imposée par Israël à l’Iran, il a souligné que l’unité entre le peuple et ses dirigeants avait été le facteur déterminant de la résistance. Al-Hakim a mis en garde contre le projet expansionniste de « Grand Israël » et a affirmé que toute soumission face à l’ennemi ne ferait qu’entraîner de nouvelles défaites.
De son côté, Sahibzada Abul Khair, président du Conseil national de solidarité du Pakistan, a rappelé que Dieu a envoyé le Prophète comme une miséricorde pour l’humanité entière. Il a dénoncé l’absence de compassion des dirigeants israéliens et de leurs alliés, face à la famine et à la soif des enfants de Gaza. Il a mis en lumière les tentatives de division confessionnelle au Pakistan, contrecarrées par l’unité de toutes les écoles islamiques du pays. Selon lui, le soutien du peuple iranien à la cause palestinienne explique l’hostilité d’Israël et des États-Unis envers l’Iran.
Le mufti sunnite d’Irak, Sheikh Mahdi al-Sumaidaie, a pour sa part déploré la « torpeur » dans laquelle se trouve aujourd’hui la communauté musulmane, soulignant que cette passivité permet à l’ennemi sioniste de poursuivre ses crimes. Il a insisté sur la nécessité d’une voix unie et d’une action collective pour mettre fin aux menaces qui visent les peuples musulmans.
Parmi les autres intervenants figuraient Salah Wachs, représentant du président du Parlement libanais Nabih Berri, Qadir Dinç, vice-président de la Présidence des affaires religieuses de Turquie, et Sheikh Ali al-Khatib, vice-président du Conseil suprême islamique chiite du Liban.
La conférence, prévue du 6 au 10 septembre, comprend également la présentation d’ouvrages sur le rapprochement, la lecture de messages de grandes autorités religieuses, un forum international des femmes musulmanes et plusieurs sessions réunissant des savants iraniens et étrangers.