Selon helsinkitimes, ces discussions ont refait surface après que Sanni Grahn-Laasonen, ministre des Affaires sociales issue du Parti de la coalition nationale, a publié sur les réseaux sociaux que le port du niqab n’était pas adapté aux salles de classe. Ses propos font écho à une proposition présentée dès 2023 par quinze députés du parti nationaliste « Les Finlandais » réclamant une interdiction générale de la dissimulation du visage.
Plus récemment, Mari Rantanen, ministre de l’Intérieur et également membre du même parti, a confirmé que le gouvernement examinait la possibilité d’introduire une telle mesure durant la législature en cours. Toutefois, les divergences persistent au sein de la coalition. Ainsi, Anders Adlercreutz, ministre de l’Éducation, a rappelé que le niqab est pratiquement absent des écoles finlandaises et que son ministère n’a jamais reçu de signalement à ce sujet, jugeant donc inutile toute interdiction.
Dans une déclaration commune, les organisations islamiques ont dénoncé un « populisme classique », estimant qu’il s’agit d’une tentative de séduire l’électorat d’extrême droite en construisant artificiellement un problème inexistant. Elles soulignent que le niqab et la burqa sont extrêmement rares en Finlande, la majorité des musulmanes portant uniquement le hijab, qui ne couvre pas le visage. Pour ces associations, toute interdiction constituerait une violation des droits fondamentaux et accentuerait les risques de stigmatisation.
Leur inquiétude est renforcée par un rapport de l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne indiquant que la Finlande a enregistré en 2024 une hausse de 63 % des cas d’islamophobie, l’un des taux les plus élevés du continent.