
Selon Al Manar, pour Sheikh Naïm Qassem, il est du droit du Hezbollah d’y répondre, et c’est ce mouvement qui décidera du moment approprié pour cette riposte. Il a rappelé que ce martyr avait marqué une étape historique et sensible par son rôle déterminant, combinant une personnalité profondément croyante avec une vision stratégique. Al-Tabatabaï avait dirigé pendant quatre ans le projet des forces spéciales et s’était illustré lors de l’agression israélienne de 2006 dans la région d’Al-Khiam. L’objectif de son assassinat, a-t-il expliqué, était d’affaiblir le moral des combattants, mais cet objectif « n’a pas été réalisé et ne le sera pas », ajoutant que la résistance reste sur la même voie.
Sheikh Qassem a souligné que la confrontation se déroule dans un « champ ouvert » où l’ennemi israélien agit aisément grâce à la coordination avec les services de renseignement américains ainsi que certains pays occidentaux et arabes. Il a réaffirmé la détermination du Hezbollah à poursuivre la résistance. Le martyr Al-Tabatabaï avait également laissé une empreinte importante au Yémen, où il formait des combattants et jouissait d’une grande popularité. Sa perte est lourde, mais, selon Qassem, il a atteint par son martyre son objectif ultime. Le Hezbollah, a-t-il rappelé, a offert des milliers de martyrs mais a toujours su reconstruire ses capacités et remplacer ses commandants avec force.
Le secrétaire général a déclaré que l’assassinat du commandant et de ses compagnons constitue une agression criminelle donnant au Hezbollah le droit légitime d’y répondre, un droit dont il fixera le moment d’exercice. Al-Tabatabaï avait été présent sur plusieurs fronts, au Liban, en Syrie et au Yémen. Pour Qassem, il est essentiel de tirer les leçons du passé et de combler les lacunes. Il a décrit le cessez-le-feu au Liban comme une victoire pour la résistance, qui a empêché la réalisation des objectifs israéliens, notamment la tentative d’éliminer la résistance. Il a aussi salué le voyage prochain du Pape au Liban et indiqué qu’un message de la part du Hezbollah avait été transmis à l’ambassade du Vatican.
Sheikh Qassem a ajouté que le Liban traverse une nouvelle phase et que la souveraineté libanaise est pleinement responsable de la situation. Israël doit se retirer du Liban, cesser ses agressions et libérer les prisonniers. « L’agression israélienne vise tout le Liban, et non uniquement la résistance », a-t-il affirmé, soulignant que même les dirigeants de l’État libanais sont visés lorsqu’ils prennent des positions sages ou cherchent à préserver la paix civile. Les violations aériennes israéliennes se poursuivent, et selon lui, la défense du pays incombe à tous, en premier lieu au gouvernement, qui n’a encore rien libéré et doit empêcher toute implantation de l’ennemi sur le territoire national.
Il a indiqué que l’État a choisi la voie diplomatique pour empêcher cette implantation. « Israël sait qu’il ne peut s’établir au Liban tant que la résistance est présente ». Il a assuré que le Hezbollah est prêt à défendre le pays et que la souveraineté doit tirer parti de cette disponibilité. Au Liban, de nombreux groupes refusent Israël et sont prêts à lui faire face ; la question n’est donc pas l’apanage exclusif de la résistance. Les partisans d’Israël au Liban sont peu nombreux mais perturbateurs, car ils œuvrent, avec Washington et Tel-Aviv, à empêcher la stabilité et le développement du pays. L’armement de la résistance, a déclaré Qassem, empêche la réalisation du projet israélien, et ceux qui exigent son démantèlement servent objectivement les desseins d’Israël.
Selon lui, une guerre reste possible comme elle peut être évitée, Israël et les États-Unis étudiant encore leurs options. Quoi qu’il arrive, « ce peuple ne sera jamais vaincu ni soumis ». La solution passe obligatoirement par l’arrêt des agressions israéliennes. Si elles se poursuivent, le gouvernement doit user de ses moyens pour menacer l’ennemi. « Le sang de nos martyrs ne sera jamais perdu », a-t-il affirmé, soulignant que l’unité du peuple libanais est la condition essentielle pour vaincre les ingérences étrangères. Il a cité l’opération de Beit Jinn dans la région de Damas comme preuve que le peuple syrien refuse de se soumettre à Israël, un signe positif pour l’avenir. Toute concession, a-t-il averti, ne ferait qu’encourager la convoitise israélienne. Israël cherche, selon lui, à transformer le Liban en arrière-cour de son influence.