Algérie : conférence des cadres des affaires religieuses

8:41 - October 09, 2016
Code de l'info: 3461154
« Une cellule de réflexion qui va regrouper des financiers ainsi que des cadre du ministre sera mise en place, prochainement, pour trouver les voies et les moyens d’investir dans les biens du fonds wakfs », telles est l’annonce faite, par le ministre des affaires religieuses.
Algérie : conférence des cadres des affaires religieuses
Mohamed Aïssa qui s’est exprimé, samedi, lors de la conférence nationale des cadres des wakfs, à Dar El-Imam-El-Mohammadia. Il a fait savoir que dans la conjoncture économique actuelle,  il est nécessaire que tous les secteurs contribuent à promouvoir le développement économique du pays « les avoirs du fonds des wakfs sont estimés à plus  73 milliards de dinars, c’est de l’argent statique, il est temps que cet argent soit ouvert à l’investissement », a-t-il spécifié. Le ministre a, dans ce contexte, mis en exergue  l’importance du Fonds national de la Zakat, créé, il y a quelques années, pour venir en aide aux familles nécessiteuses et aux jeunes sans emploi, en leur octroyant des crédits pour la création de micro-entreprises. Il a ainsi insisté sur la nécessité de consacrer les fonds de la Zakat à la promotion de l’investissement et à la création d’emplois permanents au profit des jeunes, afin qu’ils puissent contribuer financièrement, à l’avenir, à ce même fonds. « Le volume du fonds de la Zakat 2016 a atteint 100 milliards de dinars, c’est vous dire son importance prise d’année en année », a-t-il indiqué.
L’argent de la zakat, a-t-il encore précisé, « est consacré aux aides matérielles, sous formes d’allocations aux familles démunies, et ce, trois fois par an, notamment en prévision du mois de Ramadhan, de l’Aïd el Fitr ainsi qu’à l’occasion de la rentrée sociale. Le fonds national de la zakat a été bien accueilli par les bienfaiteurs, notamment les plus jeunes », s’est-il félicité.
 Mohamed Aïssa a mis l’accent à cette occasion sur la formation des imams. « La formation des imams est obligatoire et concerne tous les échelons des imams et l’ensemble des intervenants au niveau des mosquées », a-t-il précisé tout en ajoutant, « la formation est un pilier pour la gestion de la mosquée et la diffusion de l'islam ».

« La formation pour prévenir la radicalisation »

Selon lui, l’Algérie est actuellement l’école de référence en matière de dé-radicalisation et en matière de prévention contre la radicalisation, et cela passe par la formation fondamentale en premier lieu qui se ressource dans le référent religieux national à partir duquel nos ancêtres et aïeux imams apprenaient la religion. « Ces mêmes méthodes qui se pratiquaient par nos aïeux et nos ancêtres savants dans la jurisprudence sont actuellement imposées dans nos établissements de formation », a-t-il tenu à préciser. M. Mohamed Aïssa a indiqué, à ce propos, que l’expérience algérienne en la matière est devenue une référence reconnue à l’échelle internationale, et même sollicitée à l’étranger. Des pays comme la France, la Russie, les USA ont exprimé leur désir d’envoyer des imams en Algérie, pour bénéficier d’une formation de lutte contre la radicalisation. « Actuellement, nos imams sont les meilleurs en Afrique. Je peux vous le dire parce que je le constate via les guides que je reçois de la part des chancelleries et des ambassadeurs », a-t-il affirmé. S’étalant sur nombre de sujets, le ministre a évoqué un projet qui prévoit la mise de toutes les mosquées du pays sous l'égide de la mosquée d'Alger et la création d'un « Conseil national d'orientation religieuse ». « La mosquée d'Alger supervisera les mosquées dites « pôles » au niveau wilayal  ce qui représentera un total de 48 mosquées à travers le territoire. « Les imams connus pour leur compétence seront désignés à la tête de ces mosquées qui seront construites par l'Etat avec la contribution de bienfaiteurs », a-t-il précisé. Le profil de l'imam et le nombre de cadres au niveau de ces mosquées, selon le ministre, seront réglementés par un décret exécutif et un arrêté commun entre le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs et la direction générale de la Fonction publique.

Des sites internet d’islam modéré pour lutter contre les phénomènes d’embrigadement en tous genres

 Mohamed Aïssa n’a pas caché son inquiétude quant aux idées négatives émanant de pays étrangers voulant incruster dans la société algérienne d’autres religions et utilisant tous les moyens possibles pour éloigner le citoyen de sa religion qui est l’islam. « Nous avons une idée bien précise sur le nombre et les noms des partisans d'autres religions qui tentent de diffuser dans la société algérienne les principes d’une autre religion », a affirmé le ministre. À une autre question relative à la propagation sur le web des idées radicales et la prolifération des sites internet « djihadistes », créés dans le but de recruter le plus possible des jeunes musulmans, Mohamed Aïssa n’est pas allé par quatre chemins, mettant en avant le danger que représente la propagande des islamistes radicaux sur le web : « Dans un passé récent, c’était les livrets saisis dans les aéroports et, aujourd’hui, la communication passe désormais par le web pour atteindre le plus grand nombre ». Pour contrer ces sites criminels, le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs n’a pas lésiné sur les moyens, en créant de nombreux sites afin d’orienter et informer les gens sur la dangerosité de la situation. Le même département a investi les réseaux sociaux pour être à l’écoute et mettre en avant le véritable islam, un islam de paix et de sécurité. Concernant la saison du hadj 2016, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs n’a pas nié que quelques dépassements ont été enregistrés, et que les plaintes des hadjis contre les agences défaillantes seront suivies d’une enquête rigoureuse. Dans ce sens, le ministre des Affaires religieuses a fustigé certaines agences de voyages notamment pour non-respect du cahier des charges, faisant savoir que pour l'année prochaine "il y aura une révision des quotas attribués aux agences de voyages". M. Aïssa a expliqué que l'Etat a exprimé une volonté de se soustraire à l'opération d'organisation du hadj au profit d'un opérateur rompu à ce genre de mission, public ou privé, sachant que « la prise en charge des Algériens en terre étrangère est très délicate ».
elmoudjahid

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