Intensification de l'extrémisme, résultat de l'islamophobie et du bellicisme occidental

8:22 - November 18, 2020
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Téhéran(IQNA)-Des études montrent que la formation et l'attrait des groupes extrémistes dans certaines sociétés occidentales, sont le résultat des politiques islamophobes de ces sociétés, et que la politique belliciste américaine au Moyen-Orient, a joué un rôle important dans la formation de ces groupes extrémistes.

Quelles sont les raisons des attentats terroristes à Paris et Nice en France, et dans la capitale autrichienne, menés par des mouvements extrémistes et des individus au nom de l'islam, et les raisons de la formation des groupes extrémistes et takfiris, et pourquoi des groupes terroristes comme Daesh attirent-ils certains jeunes Européens ?

Bien que la plupart des takfiris et des groupes extrémistes soient nés au Moyen-Orient, il ne faut pas oublier que la violence et l'extrémisme sont profondément enracinés dans les politiques et les programmes des pays occidentaux. La recherche du pouvoir et la violence sont les caractéristiques importantes des relations entre l'Occident et le monde islamique, en particulier au début de l'époque coloniale et au XXe siècle.

Les États-Unis avaient besoin d’un nouvel ennemi pour maintenir leur domination politique dans le monde, après la guerre froide et l'effondrement de l'Union soviétique. Par conséquent, l'islamophobie est devenue un outil pour établir et renforcer l'identité de l’Occident et la violence occidentale a directement conduit à l'extrémisme dans le monde islamique.

اسلام‌هراسی و جنگ‌طلبی غرب، عامل رشد و گسترش گروه‌های افراطی

L'histoire du salafisme et de l'interprétation réactionnaire de la religion remontent à certains courants de l'histoire de l'islam, mais sans aucun doute, la raison qui a conduit à l'émergence du wahhabisme dans les tribus primitives d'Arabie saoudite à l'époque moderne, et à son développement dans le monde islamique, est en dehors de l'islam. Le wahhabisme n'était rien de plus qu’une idée des Kharijites au début de l'islam, mais l'utilisation de cette idée par la Grande-Bretagne, a conduit à la guerre dans le monde islamique.

Au cours des dernières décennies, l'occupation militaire soviétique de l'Afghanistan en 1980, et la concurrence américaine ont été un élément majeur dans la formation des groupes extrémistes dans le monde de l’islam. Les stratèges occidentaux ont utilisé ces groupes dans le sens de leurs intérêts stratégiques. Les États-Unis voulaient faire de l’Afghanistan un autre « Vietnam » mais pour l'Union soviétique. Pour cette raison, les États-Unis ont poursuivi leur politique de soutien absolu aux moudjahidines arabo-afghans, qu’ils qualifiaient de « combattants de la liberté ».

En fait, ce qui a transformé l'identité et la pensée salafistes en noyaux organisationnels, était sans aucun doute un partage d’intérêts entre l’Occident et ces extrémistes. Pour cette raison, après la fin de la guerre, les talibans, avec l'aide du Pakistan et des États-Unis, et le financement de l'Arabie saoudite, sont devenus une puissance militaire qui a pu prendre le pouvoir en Afghanistan. La relation secrète entre les États-Unis et les talibans, a conduit bon nombre de personnes à considérer la CIA et le département d'État comme « les parrains des talibans ». L'attaque des tours jumelles du World Trade Center de la ville de New York aux États-Unis, a été la plus grande opération terroriste du début du XXIe siècle, et a poussé l'Occident à considérer les musulmans comme des terroristes, des djihadistes, des radicaux et des fondamentalistes, et l’islam comme une menace semblable au communisme, au XXe siècle et au début du XXIe siècle.

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L'invasion de l'Afghanistan et de l'Irak était à l'ordre du jour des États-Unis, mais l'invasion de l'Afghanistan a conduit à une escalade des menaces d’attaques suicidaires à cause de la dispersion des groupes djihadistes, qui a abouti à la décision d'envahir l'Irak qui a également conduit à une concentration d’extrémistes en Irak, et à un développement des attentats suicides comme méthode prédominante de djihad.

En fait, la violence américaine a conduit à la propagation de l'extrémisme et du réseau international d'al-Qaïda. En retour, l'Occident a présenté al-Qaïda comme une menace pour poursuivre sa stratégie violente. L'extrémisme de Daesh est également un produit de la modernité et de la mondialisation, soutenu sur le terrain, par le système de domination, en raison de son alignement avec les intérêts stratégiques de l'Occident, qui continue d'évoluer et recrute de plus en plus de musulmans européens.

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Avec le début de la crise syrienne, l'Occident comme dans les années 80, a tenté d'utiliser les capacités des soi-disant djihadistes salafistes, cette fois contre le régime syrien, pour affaiblir le front de la résistance et la révolution islamique d’Iran. Pour cette raison, l'État islamique d'Irak et du Levant (EIIL), dirigé par Abou Bakr al-Baghdadi, a cherché à étendre sa sphère d'influence à la Syrie et est devenu « l’État islamique en Irak et au Levant ». L'une des caractéristiques les plus importantes de l'EIIL est la présence de jeunes Européens. Cette particularité est un phénomène nouveau qui a émergé en lien avec la violence structurelle occidentale. En d'autres termes, la montée du wahhabisme, d'al-Qaïda et des talibans est liée à la violence de l’Occident et à ses intérêts stratégiques dans le monde musulman, mais dans le cas de l'Etat islamique, la présence de la jeunesse européenne relève davantage d'influences culturelles qui sont le résultat d'une politique d'ordres et d'humiliation culturelles qui ont perturbé la construction d'une identité autochtone et perpétuer la crise d'identité chez les minorités musulmanes. En gros, les politiques belligérantes et violentes de l'Occident, en particulier des États-Unis, dans les pays islamiques d'une part, et la vision superficielle des groupes violents sur les enseignements islamiques d'autre part, sont deux raisons importantes de la tendance de certains musulmans à l'extrémisme. Al-Qaïda et Daesh créent des troubles et répandent la violence au Moyen-Orient, avec pour slogan le retour aux fondements de l'islam et avec le soutien de pays arabes comme les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite, et de puissances comme les États-Unis et la Grande-Bretagne.

L’expert français, Olivier Roy, a déclaré à ce sujet : « Des groupes comme Daesh et al-Qaïda profitent de l'aventurisme et de la violence des jeunes, et leur font croire qu'ils doivent être de meilleurs musulmans que leurs pères. Ces groupes créent l'illusion chez les jeunes, qu'ils iront au paradis en commettant des attentats suicides ».

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Thomas Moke, responsable du VPN en Allemagne, qui lutte contre l'extrémisme a déclaré : « Nous savons que des personnes en situation d'instabilité psychologique et en crise, trouvent plus facile de servir des groupes extrémistes qui attendent de leurs membres qu’ils obéissent uniquement aux ordres des dirigeants et perdent progressivement le pouvoir de questionner ou de réfléchir. Une autre chose à propos de ces groupes qui les rend difficiles à combattre, est qu'ils n'ont pas d’organisation traditionnelle. Leurs noyaux sont secrets et leur emplacement est inconnu, et les médias sociaux les aident à se connecter. L’attaque de Vienne dont Daesh a revendiqué la responsabilité, n'avait pas de chef, et est née sur les réseaux sociaux. On leur dit qu’ils doivent faire quelque chose et sans que personne ne les commande directement ni ne leur assigne une tâche spécifique, ils lancent eux-mêmes une attaque terroriste. Par conséquent, certains experts estiment qu'il est possible de former des groupes terroristes à partir des réseaux sociaux comme WhatsApp et Telegram. Une étude sur des centaines de partisans de Daesh en France, en Grande-Bretagne, en Allemagne et en Belgique, publiée par l'Université de Cambridge en 2018, a révélé que les hostilités à l’encontre des musulmans au niveau local, étaient directement liées à la tendance des individus à devenir violents dans le cyberespace, en particulier sur Twitter. L'étude a révélé qu'à mesure que la haine des musulmans augmentait dans ces pays, les tweets de sympathie aux groupes violents augmentaient ainsi que les louanges de la vie sur le territoire de Daesh et les discussions avec des combattants étrangers. La marginalisation des communautés musulmanes dans les pays occidentaux, touche les jeunes et les pousse vers le cyberespace, ce qui augmente la probabilité d'être enrôlé par des groupes extrémistes ».

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