Le fossé dans la société américaine ne disparaîtra pas de sitôt
Elizabeth Sanders, professeure à l'Université Cornell de New York et experte des affaires américaines, dans un entretien avec l'Agence iranienne de presse coranique (IQNA) a déclaré : « Il existe un fossé profond entre l'élite américaine et la classe ouvrière qui ne disparaîtra pas de sitôt. Biden qui a vaincu Trump, est très proche des lobbyistes représentant les intérêts de l'élite (en particulier les secteurs bancaires et technologiques), et sa politique, contrairement aux attentes, contribuera à creuser davantage cet écart.
Aucun de ses nommés n'est un représentant de la faction de Bernie Sanders au sein du Parti démocrate, et la politique de frontières libres en matière d'immigration, en plus d'un retour aux politiques commerciales mondiales, rendra les choses plus difficiles pour la classe ouvrière. La montée des inégalités économiques après 2000, a gravement nui à la classe ouvrière américaine.
Le passage de Bill Clinton au néolibéralisme nous a donné des accords commerciaux qui ont détruit des millions d'emplois industriels et affaibli gravement les syndicats. Il a également adopté une nouvelle orientation qui cherchait à remplacer la classe ouvrière blanche par des immigrés peut-être plus obéissants et meilleurs. Bernie Sanders a combattu Hillary Clinton pour la nomination démocrate, mais a perdu avec l'aide du Comité national démocrate, des ressources bancaires et d'autres élites.
La défaite de Bernie Sanders a ouvert la voie à la victoire de Trump dont les politiques sur le commerce et l'immigration, étaient communes avec Sanders, ainsi que son opposition aux guerres pour un changement de régime (politique culminante à l'époque d'Obama et de son secrétaire d'État). Beaucoup de ceux qui ont voté pour lui (Trump) détestaient son caractère, beaucoup détestaient également Hillary, mais ils préféraient les politiques économiques de Trumpe et son attention à la classe ouvrière moins instruite. Le vote pour Clinton portait davantage sur le néolibéralisme, la politique étrangère et le contrôle des élites.
C'est ainsi que nous sommes arrivés à Donald Trump. Si l'épidémie de coronavirus n'est pas la principale raison de la fin du boom économique de l'époque de Trump, ses opposants libéraux l'ont utilisée contre lui, affirmant que Donald Trump était responsable de la maladie et de la mort de tous les Américains. Nous avons assisté cependant à une augmentation des votes de Trump parmi les minorités ethniques qui ont peut-être été rejetées par les politiques sociales de Trump mais qui aiment ses orientations économiques.
Dans ces circonstances, il est possible d'imaginer l'émergence d'un candidat républicain dans le futur, avec beaucoup plus d'expérience, une personnalité plus attractive que Trump et plus centré sur la classe ouvrière. La politique de Biden au Moyen-Orient, est un mystère. Il tentera probablement de parvenir à un accord avec l'Iran, mais aux yeux des Palestiniens, il n'est pas une bonne option en comparaison avec Obama ou Bernie Sanders, et il est difficile d'imaginer un succès de son administration.
Il y aura probablement moins de contacts avec l'Arabie saoudite. La politique de Biden envers la Chine sera plus dure qu'elle ne l'était sous Clinton et Obama, mais moins hostile que celle de Trump. Une autre différence entre Biden et la politique étrangère de Trump sur la Chine, est la question de la technologie et des intérêts des entreprises qui seront importants pour maintenir les relations américano-chinoises ».
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