Jeûner de l’aube au coucher du soleil. Depuis le 13 avril, et pour un mois, les musulmans pratiquants vivent un second Ramadan totalement bouleversé par la pandémie de Covid-19.
Ce moment crucial pour les fidèles est obéré par le couvre-feu et les règles sanitaires. Ordinairement, après avoir jeûné la journée, les musulmans se retrouvent en famille, ou à la mosquée, pour échanger, prier, être solidaires.
« C’est un mois spirituel », confie l’imam de la Mosquée du pardon, à Nevers, Khalid Lemmiz. « C’est un mois pour changer, s’améliorer. Donner moins à son corps pour donner plus à son âme ». Penser au monde et penser le monde. Avec ses proches.
Or, cette année, encore une fois, « les deux prières du soir et la rupture du jeun ne peuvent pas se faire à la mosquée », insiste l’imam. Qui souligne l’importance du respect des règles sanitaires.
« C’est un Ramadan triste », lâche le président de l’association des musulmans de Nevers, Abdellah Ech-Chykry. Pour les musulmans, autant l’année dernière avait été, comme beaucoup, vécue dans la « stupeur », autant cette seconde année sans Ramadan digne de ce nom, semble être plus difficile à traverser comme le confient l’imam et le président de l’association des musulmans de Nevers.
D’autant plus de nombreux décès dûs au Covid-19 sont venus endeuiller la communauté, qui ne peut se retrouver sereinement. Aussi, tout est fait pour garder le maximum de contacts avec tous ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas venir à la mosquée dans les heures d’ouverture. L’association des musulmans essaye d’être présente ses réseaux sociaux. Lecture de textes ou échanges plus informels sont proposés aux fidèles.
Vaccination possible pendant le Ramadan
« Le Ramadan est aussi un moment de très forte solidarité », poursuit l’imam. « Quand il n’y avait pas la crise sanitaire, nous distribuions des repas aux plus démunis, mais comme c’est actuellement impossible, nous distribuons des enveloppes financières », détaille Abdellah Ech-Chykry.
Les fidèles qui ne peuvent jeûner pour des raisons médicales versent une “compensation” (fidya en arabe), entre 4 à 7 € par jour à la mosquée?; compensation qui sera “transformée” en un repas pour une personne démunie.
Comme tout le monde, les musulmans espèrent que la vie “normale” reprenne son cours au plus vite. Et, comme beaucoup, ils misent sur la vaccination, qui n’est pas interdite pendant le Ramadan.