Un webinaire sur « Le rôle des liens profonds entre les deux nations d'Iran et d'Afghanistan, dans la lutte contre les idées takfiri », a été organisé par l’Agence iranienne de presse coranique (IQNA) avec la participation de Mohsen Pakayin, ancien chef de cabinet du ministère afghan des Affaires étrangères et expert en affaires internationales, Mohammad Ibrahim Shariati, agent culturel et éditeur afghan, et Abdul Shahid Saqib, chercheur et journaliste afghan, qui ont exprimé leurs points de vue sur les récents événements.
Mohammad Ibrahim Shariati a déclaré : « Nous devons trouver une solution à cette situation et créer des groupes de réflexion dans nos séminaires, universités et médias, officiels et internationaux, et expliquer le véritable Islam. Les érudits religieux doivent montrer la bonté de la religion. Les Afghans qui vivent en Iran, ont tiré le meilleur parti de l'éducation de leurs enfants en Iran. La plupart de ceux qui sont en Iran ont au moins un diplôme, alors que cela n'est pas le cas au Pakistan et ailleurs ».
Shariati a souligné : « Les relations entre les deux nations sont très profondes et ne seront pas affaiblies par ces événements. Nous condamnons le crime de Mashhad et espérons que les oulémas et les élites se manifesteront et renforceront le sentiment de fraternité entre les deux nations ».
Mohsen Pakayin a déclaré : « À mon avis, l’attaque terroriste contre trois religieux au sanctuaire de l’Imam Reza, à Mashhad, n'a rien à voir avec les deux nations d'Iran et d'Afghanistan, les takfiris ne sont ni chiites ni sunnites. Ils ont des objectifs politiques et sont soutenus par les services de renseignement de pays qui ne veulent pas que les deux pays aient de bonnes relations. Daesh et al-Qaïda ont été créés par les Américains et équipés par certains pays de la région. Les déclarations du terroriste qui a été arrêté, montrent qu'il a des idées takfiristes. Les érudits des deux écoles ont condamné l'attentat de Mashhad et appelé à plus d'amitié et d'unité entre les deux nations. Ce crime ne doit pas être imputé à une nation et ne doit pas provoquer des réactions négatives contre tous les Afghans. Selon les statistiques officielles, il y a trois millions d’afghans en Iran, et beaucoup plus selon des statistiques non officielles, qui travaillent et vivent ici, se sont mariés et ont étudié. Bien que beaucoup n'aient pas de carte de séjour, ils sont autorisés à inscrire leurs enfants à l’école. Les États-Unis avant de quitter l'Afghanistan, ont amené le reste des terroristes de Daesh dans le nord de l'Afghanistan, ce qui, je pense, sera l'un des problèmes importants de ce pays dans l'avenir, et l'un de leurs objectifs est de détruire les relations entre l'Iran et l'Afghanistan ».
Abdul Shahid Saqib a déclaré : « L'événement tragique du sanctuaire sacré de l’Imam Reza et les différends qui ont suivi entre les deux nations amies et fraternelles d'Afghanistan et d'Iran, ont montré que des groupes dans la région, essayent secrétement de transformer l'Afghanistan en territoire de daesh et d’exporter les terroristes vers les pays de la région. Malheureusement, le terrain est propice pour l'émergence et le recrutement des terroristes en Afghanistan. L'expérience du Moyen-Orient nous montre que Daesh peut recruter dans des zones qui connaissent un effondrement de l'armée, la pauvreté, l’échec de la formation d'un gouvernement inclusif dans un pays ethniquement et religieusement fragmenté, des divisions tribales et des ingérences étrangères. Ces facteurs sont tous présents en Afghanistan. Aujourd'hui, en Afghanistan, la pauvreté est endémique et la plupart de nos jeunes ne voient aucun avenir pour eux-mêmes et pour le pays. Des dizaines de groupes terroristes internationaux opèrent dans le pays, soutenus par une génération de cheikhs wahhabites et takfiris. L’Afghanistan est comme une bombe à retardement qui peut exploser à tout moment. Cependant, les interprétations textuelles et strictes des groupes religieux takfiri n'ont aucun attrait pour les Hanafites qui se sont un peu éloignés de leur tolérance originelle, mais sur lequels nous pouvons encore compter dans la lutte contre l'extrémisme ».