La différence entre Suhrawardi et les autres écoles philosophiques islamiques, est que selon Suhrawardi, l'homme peut développer son cœur et se connecter à la connaissance divine.
Seyed Mostafa Mohaghegh, philosophe, mujtahid et juriste iranien, a expliqué la pensée de Suhrawardi, ce grand philosophe musulman, en ces termes : « Si vous regardez l'histoire de la philosophie et tournez les pages de tous les ouvrages d'Ibn Sina, vous ne verrez que quelques versets du Coran. Dans les livres philosophiques d'Ibn Sina, les versets du Coran ne sont pas nombreux mais dans les travaux de Mulla Sadra, chaque page contient un ou deux versets du Coran. L'un des piliers de sa philosophie est le Saint Coran et les interprétations philosophiques de Mulla Sadra du Saint Coran sont en fait la poursuite des travaux de Suhrawardi.
Suhrawardi a commencé son activité scientifique avec le Coran. Au début de « Hikma al-Ishraq », son livre le plus célèbre, il a une phrase très importante qui a conduit Suhrawardi à être accusé de blasphème.
Dans les premières pages, il cite le verset sacré :
« وَ لَقَدْ رَآهُ بِالْأُفُقِ الْمُبِينِ وَ مَا هُوَ عَلَى الْغَيْبِ بِضَنِينٍ »
« Il l'a effectivement vu au clair horizon. Et il ne garde pas avarement pour lui-même ce qui lui a été révélé » (Coran 81 :23,24)
Le sujet est le Prophète de l'Islam (as), mais la question est ce que le prophète a vu réellement.
Des commentateurs célèbres disent qu'il a vu l’Ange Gabriel. Mais Suhrawardi a une interprétation de ce verset qui est la base de sa pensée, et dit que le Prophète (as) a vu « l'intellect actif » à l'horizon.
Les gens ordinaires ont dit que Suhrawardi voulait dire que la prophétie ne s'est pas terminée avec Hazrat Khatam et que d'autres personnes peuvent devenir des prophètes, alors que Suhrawardi ne voulait pas dire cela du tout. L'argument de Suhrawardi est que l'intellect actif n'est pas avare en attribuant la science à un prophète et en en privant d'autres.