« Alors que le comportement d’Hassan Iquioussen n’a pas changé entre les périodes avant ou après ces précédents renouvellements, indique l’association, l’exécutif veut l’expulser en invoquant des raisons qui, pour l’essentiel, remontent à une vingtaine d’années, soit une époque antérieure à plusieurs renouvellements de son titre de séjour. Finalement, le seul fait générateur du refus de renouvellement aujourd’hui semble n’être que… sa demande de renouvellement. Pas de condamnation, pas de délit particulier : juste une instrumentalisation politico-médiatique du droit. Pas de danger imminent ni d’urgence quelconque : juste le bon plaisir d’un ministre qui, une fois de plus, donne des gages à l’extrême droite ».
« Hassan Iquioussen est, certes, un prédicateur musulman qui développe une vision particulièrement conservatrice de la religion, et une conception de la société et de la famille que nous sommes nombreuses et nombreux à trouver rétrograde et aux antipodes de nos valeurs », signale la LDH. Cependant, « que l’on sache, il n’est à ce jour sous le coup d’aucune condamnation pénale ».
« Il existe un principe clair dans une société laïque et démocratique : les seules limites à la liberté d’expression sont la possibilité pour autrui d’exercer la même liberté, et l’ordre public. Ce principe doit être respecté. Il est dommageable pour toutes et tous qu’un ministre, Gérald Darmanin, se sépare ainsi de ce principe au nombre de ceux qui fondent les valeurs de notre République. »
Avant la LDH, qui demande qu’il soit fait droit au renouvellement du titre de séjour de Hassan Iquioussen, l’Union juive française pour la paix (UJFP) est plus offensive en dénonçant dans un communiqué « le racisme d’Etat » qui « poursuit son projet de discrimination d’une partie de la population, depuis le vote de la loi scélérate dite "séparatisme" ».
« Une grande partie de la presse, loin de défendre les libertés, ressort une vieille déclaration de 2003 à connotation antisémite, sur laquelle l’imam Iquioussen est revenu et a présenté des excuses. Vingt ans après, la manœuvre politique est grossière. Si des déclarations de cet imam sont répréhensibles, qu’il soit jugé pour cela ! », dénonce l’UJFP, qui se déclare « solidaire des musulmans ostracisés » et se déclare d’une « dérive liberticide qui en dit long sur l’extrême-droitisation du pays par Macron et ses alliés ».