Fin aux stéréotypes avec la campagne « L’Hijab est vivant »
Manal Rostom, en plus d'avoir éliminé de nombreux stéréotypes sur les femmes musulmanes, dans le domaine du sport, est la première Égyptienne à avoir terminé cinq des six marathons mondiaux, et a gravi les plus hauts sommets du monde, du Mont Blanc au Mont Kilimandjaro, et l'année dernière, le mont Everest, qui est le plus haut sommet du monde.
Dans une interview accordée au Design Museum en 2017, elle a déclaré : « Au niveau sportif, j'aimais être la première femme égyptienne à gravir l'Everest et les sept plus hautes montagnes du monde. Sur le plan social, je souhaite également devenir un modèle pour les jeunes filles arabes, et leur montrer ce qu'elles peuvent être et ce qu'elles peuvent accomplir si elles cessent d'avoir peur et de se sentir inférieures. L'escalade donne de l'endurance et une belle opportunité de se connecter avec la nature, et surtout, elle vous apporte la paix. J'ai escaladé le Kilimandjaro en 2012 et depuis, je suis très attachée à ce sport ».
Rostom qui a grandi au Koweït, vit maintenant à Dubaï où elle a également dû faire face aux discriminations en raison de son hijab, ce qui l'a amenée à créer une communauté sur Facebook appelée « Hijab Is Alive » en 2014, qui compte aujourd'hui, près d'un million de membres et œuvre dans le domaine de la défense du droit des femmes musulmanes à porter l’hijab.
En 2018, Rostom a remporté le « Facebook Community Leadership » et a gagné 50 000 dollars pour renforcer les activités de son groupe et diriger efficacement sa communauté.
Dans une interview accordée à Euronews en 2020, Manal a déclaré à propos de cette communauté Facebook : « J'ai senti que la société allait me dicter mon identité et m'interdisait ainsi qu'aux autres femmes, plusieurs choses. Je ne voulais pas suivre ce courant. Par hasard, j'ai eu l'idée de créer un forum et une plateforme sur Facebook. Vous n'avez pas besoin d'être musulmane pour nous rejoindre et vous n'avez pas besoin de porter l’hijab, c'est formidable de voir des femmes soutenir d'autres femmes. Des jeunes filles m'appellent et me posent les questions. Par exemple, elles me disent : « j'ai 19 ans ou 17 ans. Je suis championne de basket. Je suis allée en finale mais ils ne m'autorisent pas à jouer à cause de mon hijab. Dois-je enlever mon hijab ou abandonner le sport ? » En réponse, je leur dis qu’elles doivent continuer à se battre pour le droit de jouer avec l’hijab. Je ne leur dis pas d'arrêter. J'essaie juste de changer la perception du monde sur une femme voilée. J'ai grandi avec les stéréotypes sur les femmes musulmanes qui disent qu’une femme voilée est une femme sans éducation, ennuyeuse ou sans caractère, et je détestais ces stéréotypes. Le 7 avril 2001, j'ai décidé de porter l’hijab. Cette décision a choqué tout le monde. Je pense qu'il faudrait faire plus d’information. L’hijab n'est pas une oppression c’est la société qui nous opprime en nous l’interdisant. Au lieu de cela, nous enseignons comment et pourquoi porter l’hijab, et pourquoi nous devrions être autorisées à le porter ».
