Après 471 jours de guerre sanglante dans la bande de Gaza, la première phase d'un cessez-le-feu entre le régime sioniste et la résistance palestinienne, dans la bande de Gaza, est finalement entrée en vigueur à 8h30 (heure locale) le 19 janvier 2025.
Ce cessez-le-feu n’a pas seulement pour but de mettre un terme temporaire aux combats, mais revêt également une importance particulière en tant que moyen d’échange des prisonniers et de chemin complexe vers la stabilisation de la région.
Le nouveau cessez-le-feu entre le régime israélien et le Hamas, sous la supervision de l'Égypte, du Qatar et des États-Unis, devrait être mis en œuvre pendant six semaines dans la première phase, et entrera dans les deuxièmes et troisièmes phases si toutes les parties respectent leurs engagements.
Cet accord avait initialement pour but de libérer des prisonniers des deux côtés. Selon les médias palestiniens et hébreux, 33 prisonniers sionistes devraient être libérés dans la première phase. Des sources sionistes ont également annoncé que le nombre de prisonniers palestiniens à libérer s'élève à 737, le chiffre annoncé par les autorités égyptiennes étant de 1890.
L'accord de cessez-le-feu, négocié par le Qatar et soutenu par la communauté internationale, a suscité de vastes controverses en Israël, sur ses raisons et son calendrier, et le gouvernement de Netanyahu est confronté à de fortes pressions à l'intérieur et à l'extérieur.
Sky News Arabic a examiné dans une note, les raisons de l'accord de Netanyahu à ce cessez-le-feu et déclaré : « Tom Harp, directeur de la Coalition américaine pour la démocratie au Moyen-Orient, a déclaré à Sky News Arabic que la pression internationale exercée par Washington, avait forcé Netanyahu à accepter l'accord. Harp a déclaré que cet accord ne représente pas la fin du conflit mais plutôt le début d'une nouvelle phase pour la reconstruction de Gaza avec une participation internationale. Il a ajouté qu'Israël a été contraint d'abandonner son option militaire coûteuse compte tenu des pertes croissantes sur le terrain. Tom Harp a évoqué la possibilité de former une force nationale ou internationale pour gouverner Gaza, car il semble peu probable que le Hamas continue à avoir le contrôle absolu de Gaza.
Ali al-Hail, professeur de sciences politiques et de médias, a déclaré dans une interview à la rédaction de Sky News Arabic : « Israël a subi de nombreuses pertes ces derniers jours, tant en termes de forces que d'équipements. Les soldats israéliens sont les principales cibles de la résistance, cela a accru la pression sur les responsables israéliens pour qu’ils acceptent un cessez-le-feu.
La résistance palestinienne n’a pas perdu sa puissance militaire et a réalisé des gains stratégiques malgré la grande différence entre sa puissance militaire et celle d’Israël. Ces dégâts ont conduit les habitants de la Palestine occupée à exiger la fin des combats, et les sondages montraient que 58 % des Israéliens souhaitaient un retrait de Gaza ».
Gaza a besoin d’un soutien international important pour reconstruire ses infrastructures mais qui prendra en charge la gestion de la bande de Gaza ?
Roni Shaked, membre de l’Institut Truman pour la paix de l’Université d’Israël, qui estime que Netanyahou est pris au piège entre les pressions intérieures et extérieures, a déclaré : « Netanyahou hésitait à accepter un cessez-le-feu par crainte de l’effondrement de son gouvernement, mais il a été contraint d’accepter le cessez-le-feu quand il a compris qu’il n’avait pas la possibilité de réaliser ses objectifs. À l’heure actuelle, l’opposition politique dans les territoires occupés est faible, cela a donné à Netanyahou une marge de manœuvre. Toutefois, les tensions au sein du gouvernement de Netanyahou, en particulier l’extrême droite qui appelle à l’expansion des colonies à Gaza, restent un défi pour Netanyahou ».
Mohammed Ezz al-Arab, directeur des études arabes et régionales au Centre Al-Ahram d'études politiques et stratégiques, a déclaré : « Le Hamas a été confronté à des attaques brutales ces derniers mois, et a perdu un grand nombre de ses membres, de ses commandants et de ses forces militaires. Israël avait misé sur la fatigue du Hamas, mais s'est rendu compte que la destruction complète du Hamas était impossible sans d'énormes coûts humains et financiers ».
Toutefois, tant que les deux parties ne parviendront pas à une solution globale pour garantir les droits des Palestiniens et prévenir les tensions dans la région, la possibilité de nouveaux affrontements à Gaza demeure.