L'Algérie organise un festival de calligraphie maghrébine
Saluant ce valeureux geste patriotique, les intervenants n’ont pas manqué de rappeler que l’œuvre de feu Mohamed Seffati revêt une importance capitale de part sa qualité et son empreinte culturelle indélébile qui a marqué l’histoire de la calligraphie coranique en Algérie et au Maghreb et dont l’esthétique particulière a fait un bond en avant avec Cheikh Mohamed Bensaid Cherifi qui a conçu et transcrit de sa main six livrets d’apprentissage de la calligraphie coranique dont se servent toujours les élèves en Algérie.
Cette belle manifestation culturelle s’inscrit dans le cadre du programme du mois du patrimoine qui s’articule autour du Khat Al-Mabsut, une des plus belles variantes maghrébines de la calligraphie Koufique, et qui est principalement utilisée depuis l’antiquité pour transcrire le saint Coran et les douaa, constituant ainsi la base de l’enseignement dans les écoles coraniques des pays du Maghreb et en Andalousie.
La rencontre a vu la participation de représentants du musée public national de la calligraphie islamique de Tlemcen, l’école et le quartier des arts et métiers islamiques précieux de Laghouat, l’association patrimoniale Al Qassimiya de Ouargla, la bibliothèque de manuscrits patrimoniaux d’Oum El Bouaghi et de nombreux calligraphes venus des wilayas d’Oran, Tlemcen, Touggourt et Ghardaïa et Ouargla.
L’ouverture de l’exposition a été rehaussée par une rétrospective de la vie et des réalisations du calligraphe Cheikh Mohamed Seffati El Jazairi, considéré comme étant le calligraphe algérien le plus talentueux, celui qui a écrit le premier Coran en calligraphie du Maghreb d’Algérie, imprimé pour la première fois en 1905, dont l’exemplaire originel a été exposé au centre de recherches en sciences et civilisations islamiques de Laghouat.
Il fut ensuite imprimé deux fois, en 1913 puis en 1931, puis adopté par l’école Thaalibiyya d’Alger par le savant Abdelkader Rodossi, qui supervisa sa réimpression en tant que premier Coran imprimé en Algérie de l’époque coloniale.
Selon les explications données lors de l’ouverture de l’exposition du Khat El-Mabsut à Ouargla, le calligraphe Mohamed Essafati avait une méthodologie d’écriture caractéristique de la calligraphie maghrébine Al-Mabsut, notamment certaines lettres de l’alphabet arabe où il excellait, donnait ses lettres de noblesse à une touche personnelle qu’il a développée donnant lieu à la création d’une variante algérienne du khat El-Mabsut qui s’est répandu en Libye, au Maroc, en Tunisie, en Mauritanie et même au Soudan dont les calligraphes ont excellé dans l’écriture, qui a ensuite pris le nom du «Khat Tamboucti».
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Héritage
La variante calligraphique algérienne est caractérisée quant à elle par une connotation patrimoniale influencée par l’héritage culturel algérien. Les artistes calligraphes de l’époque ayant mis un point d’orgue d’essayer de valoriser l’identité algérienne, afin d’empreindre cet art de l’écriture coranique d’une touche algérienne désormais reconnue.
A souligner enfin que la nouveauté de cette édition est la présentation d’œuvres muséales via les technologies modernes, notamment le musée public de la calligraphie islamique de Tlemcen qui a présenté une expérience en réalité virtuelle VR et holographique.
Ce festival se poursuit avec plusieurs activités aussi riches les unes que les autres, à savoir des expositions, des interventions scientifiques et des ateliers dédiés à la calligraphie maghrébine, et ce, jusqu’à aujourd’hui 30 avril. Avis aux amateurs.
elwatan-dz
