Selon Al Jazeera, conçu dans des conditions extrêmement difficiles, ce projet est né d’un besoin personnel : Mashahreh et ses camarades éprouvaient de grandes difficultés à retenir les versets similaires du Coran.
Pendant dix ans, il a donc élaboré ce mushaf spécifique, en y consacrant jours et nuits. Les deux premières années, il rédigeait des notes sur des feuilles séparées, distribuées ensuite à d'autres prisonniers pour les préserver des fouilles et risques de confiscation par l’administration pénitentiaire israélienne. Plusieurs copies ont été faites pour éviter toute perte.
Bien que formé comme ingénieur civil et non spécialiste des sciences coraniques, Mashahreh a su structurer, organiser et présenter son travail grâce à ses compétences techniques. Son mushaf repose sur deux approches : l’une reliant les versets similaires par des associations mentales et interprétatives, l’autre utilisant des codes couleur pour faciliter leur différenciation.
Sa femme, Umm Hamza, a joué un rôle central dans ce projet. Elle lui fournissait des sources scientifiques, les transmettait en prison, et l’aidait à coordonner le projet jusqu’à sa publication. Mashahreh rend aussi hommage au défunt Yahya Sinwar, dont il fut l’élève en prison.
Aujourd’hui, Mushaf al-Huffaz est publié dans plusieurs pays. Pour Mashahreh, ce travail est avant tout un acte de foi : il espère qu’il aidera tous ceux qui cherchent à mémoriser le Coran et affirme n’en attendre aucun profit personnel.