Selon Al Jazeera, les gouvernements qui ont pris la décision affirment vouloir raviver l'espoir d'une solution à deux États et défendre le droit du peuple palestinien à un État souverain.
Ce geste diplomatique, salué par plusieurs capitales arabes et par l'Autorité palestinienne, a néanmoins suscité des condamnations véhémentes de responsables israéliens et ouvert un nouveau chapitre de tensions régionales.
Le Premier ministre britannique Keir Starmer a déclaré que la reconnaissance vise à ranimer la perspective de paix et à préserver la possibilité d'une solution à deux États.
Il a appelé Israël à cesser ce qu'il qualifie de tactiques violentes et à permettre l'accès humanitaire à Gaza, tout en demandant que le mouvement Hamas n'ait aucun rôle politique ou sécuritaire dans l'avenir. Starmer a précisé que la Grande-Bretagne rejoint plus de 150 pays ayant déjà reconnu la Palestine et a présenté l'acte comme une responsabilité internationale visant à maintenir une lueur d'espoir pour la paix.
Le gouvernement australien, par la voix du Premier ministre Anthony Albanese et de la ministre des Affaires étrangères Penny Wong, a officialisé la reconnaissance en rappelant l'engagement de longue date de Canberra en faveur d'une solution négociée et durable.
Le communiqué conjoint a souligné que l'Australie reconnaît les aspirations légitimes du peuple palestinien à disposer d'un État indépendant et considère cette décision comme un moyen de soutenir la stabilité régionale et la perspective d'une paix durable fondée sur la coexistence.
Le bureau du Premier ministre canadien a annoncé que le Canada reconnaît désormais l'État de Palestine en coordination avec ses partenaires internationaux, afin de préserver la perspective d'un règlement fondé sur la solution à deux États.
Ottawa a expliqué que son engagement historique reposait sur l'idée que l'État palestinien serait issu d'un accord négocié, et que la reconnaissance actuelle traduit une réorientation pragmatique face aux réalités sur le terrain et à la nécessité de protéger l'avenir d'une solution politique.
Réactions
Régime sioniste
Le Premier ministre du régime sioniste, Benjamin Netanyahu a nié l'existence d'un État palestinien et a promis une réponse déterminée. Des ministres, anciens chefs d'état-major et responsables de haut rang ont qualifié la décision d'erreur stratégique et de « récompense du terrorisme ».
Certains ont appelé à l'application de la souveraineté israélienne sur la Cisjordanie et à la dissolution de l'Autorité palestinienne ; d'autres ont mis en garde contre le renforcement du Hamas et des axes régionaux opposés à Israël, estimant que la reconnaissance prolongerait le conflit et compliquerait les tentatives de retour des captifs.
Jordanie
Le ministère jordanien des Affaires étrangères a salué la reconnaissance comme une prise de position honorable et alignée avec la volonté internationale croissante de mettre fin à l'occupation.
Amman a rappelé la nécessité d'un État palestinien dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale, et a considéré l'annonce comme un renforcement des efforts internationaux, y compris des résolutions pertinentes et de l'initiative arabe pour la paix, visant à garantir les droits inaliénables du peuple palestinien.
Autorité palestinienne
Hussein al-Sheikh, vice-président de l'Autorité palestinienne, a qualifié la reconnaissance de victoire internationale pour la justice et pour la lutte contre les souffrances infligées au peuple palestinien.
Il a remercié le Royaume-Uni, le Canada et l'Australie, décrivant l'événement comme historique pour la nation palestinienne. Al-Sheikh a insisté sur la nécessité de transformer cette reconnaissance en actions concrètes qui contribuent à la fin de l'occupation, à la protection des civils et à la réalisation des droits nationaux palestiniens.
Oman
Le ministère omanais des Affaires étrangères a accueilli favorablement la décision, la considérant comme une avancée notable pour la solution à deux États et le renforcement de la paix et de la sécurité régionales.
Mascate a souligné que l'initiative s'inscrit dans le cadre des efforts internationaux visant à appuyer les droits des Palestiniens et à promouvoir une issue négociée, respectueuse du droit international et des résolutions pertinentes.
Hamas
Le mouvement Hamas a salué la reconnaissance comme une étape importante consolidant le droit du peuple palestinien à ses terres, à ses lieux saints et à l'établissement d'un État indépendant ayant Jérusalem pour capitale.
Dans sa déclaration, le mouvement a appelé la communauté internationale à accompagner ce geste par des actions concrètes conduisant à l'arrêt immédiat des hostilités, à l'échec des projets d'annexion et à l'isolation accrue de l'État israélien sur la scène internationale, tout en demandant des mesures de responsabilisation des responsables israéliens.