Une épicerie généraliste doit-elle vendre de l'alcool, du jambon et de la viande non-halal ? Oui, selon l'office HLM de Colombes (Hauts-de-Seine), qui a décidé d'attaquer l'un de ses locataires qui ne propose pas ces produits, en dépit d'un bail pour une supérette d'"alimentation générale".

"On se retrouve avec une supérette 100% halal. Pour nous, ça ne rentre plus dans le cadre du bail", explique à l'AFP le chef de cabinet de la maire LR Nicole Goueta, qui est aussi la présidente de Colombes habitat public.
Le contrat de location avait d'abord été signé par Franprix, qui l'a cédé au printemps 2015 à Good price, qui ne vend ni alcool ni jambon. "Le problème, c'est que c'est une épicerie communautaire, qui correspond à une pratique religieuse. Il n'est pas possible qu'on laisse se 'communautariser' un quartier. Good price ne respecte pas la condition de diversité qu'on avait posée au départ", estime le porte-parole de la maire.
Colombes habitat public a porté l'affaire devant le tribunal de grande instance de Nanterre, qui doit examiner le litige le 13 octobre "pour non-respect d'une clause du contrat", indique une source chez le bailleur social, qui se défend de toute "stigmatisation d'aucune communauté" : "Good price n'aurait vendu que des vélos, on aurait réagi pareil".
"Je fais du commerce, je regarde autour de moi et je cible ce qui peut s'y vendre", indiquait le gérant dans un entretien au "Parisien" début août, en avançant des problèmes de sécurité quant à la vente d'alcool et les mauvais chiffres du rayon charcuterie de son prédécesseur.
AFP