L'expérience d'un autre Ramadan dans l’épidémie de Coronavirus
Téhéran(IQNA)-Le coronavirus impose à de nombreuses personnes des conditions de vie sans précédent, mais a aussi conduit à des expériences spirituelles inoubliables pendant le ramadan.
Si le Covid-19 a forcé les gens à rester à la maison pendant le Ramadan cette année, il nous a aussi donné plus de temps pour réfléchir et plus d'attention à la spiritualité de ce mois.
Dans une note publiée sur le site Internet de Gulf News, l'écrivain Feby Imthias qui vit aux Emirats, partage son expérience d'un autre Ramadan cette année et déclare :
« Le mois de Ramadan a toujours été un moment agréable, un moment de paix et de réflexion, d'adoration et de relation avec le Créateur. Chaque année, j'écris mes souvenirs dans un journal intime du Ramadan, et la lecture des souvenirs de l'année dernière augmente ma foi.
Je vais commencer la récitation du Coran avec une nouvelle énergie. Cette année, cependant, il y a une ombre dans mon cœur, ma lecture du Coran a pris 10 jours de retard sans augmentation du niveau de foi et avec un tas de travaux inachevés. Personne dans la famille, n'a préparé les repas spéciaux du Ramadan et mes deux enfants ne me le rappellent même pas. Ils semblent avoir grandi très rapidement et comprendre la gravité de la situation dans le monde extérieur. Comme je dois me réveiller à 3h30 du matin, je ne dors pas la nuit.
J'essaie d'être confiant et de rester loin de toutes les mauvaises nouvelles. Sans arrêt, je récite dans mon cœur la formule : «لاحول ولاقوة الا بالله العلي العظيم » mais ma dépression est profonde et difficile à calmer. Chaque sirène d'ambulance à l'extérieur me fait réciter le verset d'Al-Kursi. Je demande à Dieu de sauver chaque personne affligée. On dit que Dieu ne laisse pas les prières sans réponse.
J’imagine le jour où nous serons tous soulagés. Un monde calme où l'homme sera plus conscient et harmonieux avec la nature et les autres. La voix de l'espoir me dit que ce jour n'est pas un loin. Mais le sentiment de désespoir grandit. Qu'est-ce qui nous inquiète ? Les factures impayées, les pertes d'emplois, l’incapacité de trouver un nouvel emploi, de trouver un emploi permanent pour votre frère, le risque quotidien d'être exposé à un virus redoutable, les salaires réduits, le chagrin d'un cousin ou d'un ami qui se bat pour survivre ...
La mort de ceux qui vous entourent, un collègue désespéré qui cherche un emploi, un autre collègue qui travaille toute la nuit pour terminer le travail ... Au milieu de ce chaos à l'intérieur et à l'extérieur de la maison, quelle est votre plus grande préoccupation ? Nous sommes tous dans une bataille différente, il y a les familles confinées à la maison, les sans-abri ou les sans emploi, et les parents qui doivent travailler dur pour garder la famille à la maison et la nourrir. Un petit éternuement vous tiendra éveillé toute la nuit. Nous lavons les sacs de nourriture et les couvertures en plastique de manière obsessionnelle. Nous combattons tous un ennemi invisible dont la puissance est supérieure à ce que nous avons vu dans les films de science-fiction.
C’est l’heure de la prière de Maghreb (prière du soir).
Respirons profondément et lentement pendant un moment. La soif disparaît, vous rompez votre jeûne. Le cœur se calmera avec le temps. Quand tu dis à Dieu : « Mon dieu, je t’offre mon jeûne » il y aura certainement une réponse. In cha Allah, tout cela passera également ».
