Un nouveau rapport conclut que la Chine mène un génocide contre les Ouïgours

10:29 - March 10, 2021
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Téhéran(IQNA)-Pékin a toujours nié les allégations de violations des droits de l’homme, affirmant que les centres sont nécessaires pour prévenir l’extrémisme religieux et le terrorisme.

Un nouveau rapport détaillé, publié mardi 9 mars par le think tank américain Newlines Institute for Strategy and Policy, affirme que les politiques du gouvernement chinois au Xinjiang constituent en droit international un « génocide » contre le peuple ouïgour. Ce rapport indépendant et rédigé par plus de 50 experts mondiaux des droits de l’Homme, des crimes de guerre et du droit international, indique que Pékin a violé toutes les dispositions de la Convention des Nations unies sur le génocide.

Selon CNN, qui s’est procuré une copie du rapport, c’est la première fois qu’une organisation non gouvernementale entreprend une analyse juridique indépendante des accusations de génocide au Xinjiang, y compris sur la responsabilité de la Chine sur les crimes allégués. Pékin a toujours nié les allégations de violations des droits de l’homme, affirmant que les centres sont nécessaires pour prévenir l’extrémisme religieux et le terrorisme.

Azeem Ibrahim, co-auteur de ce rapport, a déclaré à CNN qu’il y avait des preuves « accablantes » de génocide. « Il s’agit d’une puissance mondiale majeure, dont les dirigeants sont les architectes d’un génocide », a-t-il dit.

Le monde a découvert avec stupéfaction les camps de concentration et les méthodes terrifiantes utilisés depuis 2017 par l’Etat chinois pour assimiler, de force, les ethnies minoritaires du Xinjiang. « L’Obs » a consulté un rapport officiel, rédigé en 2018, qui reconnaît l’existence d’un projet de destruction culturelle. Nos révélations permettent de mettre au jour l’ampleur du projet de destruction engagé et de documenter ce qui est de plus en plus considéré comme un génocide.

Pékin signataire de la convention
La Chine est signataire de la convention de l’ONU sur le génocide, approuvée par l’Assemblée nationale des Nations unies en décembre 1948. Ce texte défini de manière claire ce qui constitue un génocide. Ainsi, l’article II stipule que le génocide est une tentative de commettre des actes « dans l’intention de détruire, tout ou partie, d’un groupe national, ethnique, racial ou religieux ».

Selon la convention, le génocide peut avoir lieu de cinq manières : en tuant des membres du groupe ; en causant des lésions corporelles ou mentales graves aux membres du groupe ; en imposant délibérément des conditions de vie destinées à entraîner sa destruction physique totale ou partielle ; en imposant des mesures destinées à empêcher les naissances au sein du groupe ; ou par le transfert forcé d’enfants du groupe à un autre groupe.

« Les politiques et pratiques de la Chine visant les Ouïgours dans la région doivent être considérées dans leur totalité, ce qui équivaut à une intention de détruire les Ouïgours en tant que groupe, en tout ou en partie », selon le rapport.

Pas de condamnation possible
Aucune peine ou de condamnation spécifique n’est prévue dans la convention pour les États ou les gouvernements qui seraient accusés d’avoir commis un génocide. Mais le rapport de Newlines a déclaré qu’en vertu de la convention, les 151 autres signataires ont la responsabilité d’agir.

Yonah Diamond, conseiller juridique au Centre Raoul Wallenberg pour les droits de l’homme, qui a travaillé sur le rapport, a déclaré à CNN : « La vraie question est, y a-t-il suffisamment de preuves pour montrer qu’il y a une intention de détruire le groupe en tant que tel - et c’est ce que ce rapport met à nu », a-t-il déclaré.

Depuis que la convention a été introduite, la plupart des condamnations pour génocide ont été prononcées devant les tribunaux pénaux internationaux tenus par l’ONU, comme ceux du Rwanda et de la Yougoslavie, ou devant les tribunaux nationaux. En 2006, l’ancien dictateur Saddam Hussein a été reconnu coupable de génocide par un tribunal irakien.

Cependant, toute création d’un tribunal pénal international nécessiterait l’approbation du Conseil de sécurité de l’ONU, dont la Chine est un membre permanent avec droit de veto, ce qui rend improbable toute audience sur les allégations de génocide au Xinjiang.

nouvelobs

Tags: chine ، Ouïgours ، rapport ، xinjiang
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