Les bonnes intentions et les actions irréfléchies de Muqtada al-Sadr

11:31 - June 14, 2022
Code de l'info: 3481023
Téhéran(IQNA)-La démission des représentants de Sadr au parlement irakien, malgré son slogan de réforme et d’amélioration des conditions de vie du peuple irakien, ne fera que créer davantage de divisions entre les groupes politiques, et empêchera la résolution des problèmes du pays.

Les représentants de la faction Sadr au parlement irakien, ont présenté leur démission, le 12 juin 2022, à la demande de Muqtada al-Sadr, le chef de la faction, pour protester contre le soi-disant échec à parvenir à un accord sur la formation d'un gouvernement majoritaire national en Irak. 

Muqtada al-Sadr a téléphoné à Massoud Barzani, chef du Parti démocratique du Kurdistan, et à la coalition sunnite al-Sayyada, dirigée par Mohammed al-Halbousi et Khamis al-Khanjar, pour annoncer que l'alliance tripartite avec eux, au parlement, avait pris fin. 

Al-Halbousi a annoncé dans son tweet : « Nous avons fait un effort sincère pour dissuader M. Al-Sadr mais il préfère se sacrifier pour le pays et le peuple, et ne pas être un facteur de paralysie. L'une des conditions de Sadr pour former un gouvernement avec le Conseil de coordination était le retrait de la coalition « État de droit » dirigée par Nouri al-Maliki du Conseil de coordination qui a toujours souligné qu'il ne formerait pas de coalition avec Sadr sans Nouri al-Maliki. 

Jawad al-Ghazali, membre de la Coalition pour l'État de droit dirigée par Nouri al-Maliki, a déclaré que le parlement devrait tenir un vote sur la démission de ses représentants d'autant plus que le parlement est actuellement en vacances et que ces démissions ne pourront être acceptées qu'à la fin des vacances. Il a aussi déclaré que si la démission de la faction Sadr est acceptée, les députés de réserve gagneront les sièges des députés indépendants au parlement, et que cela n'aura pas d'impact négatif sur le travail du parlement.

Ali Turki, membre de la coalition Al-Fatah dirigée par Hadi al-Amiri (membre du Conseil de coordination chiite), a répondu hier soir à la nouvelle de la démission des représentants de Sadr et aux rumeurs selon lesquelles le Conseil de coordination pourrait bloquer la formation d'un gouvernement et  déclaré : « Nous avons souligné dans le cadre de la coordination précédente, que nous soutenons la formation d'un gouvernement majoritaire et le droit de la faction Sadr de remporter le maximum de sièges, mais nous étions en désaccord sur le droit de la faction Sadr de former son propre gouvernement et d'élire un Premier ministre. Notre seule différence aujourd'hui, est de savoir comment former une faction plus large afin de protéger les droits du bloc chiite ».

نیت خیر و عمل ناسنجیده مقتدی الصدر/آماده

Atwan al-Atwani, chef de la faction État de droit, a également qualifié l'échec de la formation d'un gouvernement de « défaite pour le parlement », affirmant qu'il était également difficile et injustifié d’organiser de nouvelles élections.

Al-Atwani a qualifié l'appel à la dissolution du parlement « d'échec », affirmant que l'idée de former une opposition en Irak, avait pour objectif de renverser le prochain gouvernement. Il a également souligné que les troupes étrangères en Irak, contribuent à prolonger la crise dans le pays. Le cousin de Moqtada al-Sadr, ambassadeur d'Irak à Londres, Mohammad Ja'far al-Sadr, a également retiré sa candidature au poste de Premier ministre.

نیت خیر و عمل ناسنجیده مقتدی الصدر/آماده

Les observateurs de l'évolution politique irakienne estiment que toute tentative de Sadr de perturber l'équilibre politique du pays et de priver tous les groupes chiites du droit de former un cabinet, ne fera que provoquer la colère du peuple et l'instabilité du pays.

نیت خیر و عمل ناسنجیده مقتدی الصدر/آماده

En insistant sur sa position dans la formation du gouvernement, Muqtada al-Sadr ne pourra pas mettre en œuvre ses slogans de réforme, lutter contre la corruption et résoudre les problèmes économiques, ni répondre aux revendications du peuple lors des manifestations d'octobre 2019. 

نیت خیر و عمل ناسنجیده مقتدی الصدر/آماده

Le retard dans la formation du cabinet, ouvrira la voie à davantage d'interventions étrangères dont le but est de creuser le fossé entre les formations politiques d'une part, et au sein des chiites, d'autre part.

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