La tombe d'un érudit soufi d'Iran, un patrimoine national-religieux de Bosnie-Herzégovine

9:26 - September 15, 2023
Code de l'info: 3485974
SARAJEVO(IQNA)-Le 12 mars 2018, la Commission pour la préservation des monuments nationaux de Bosnie-Herzégovine a déclaré le site d’Oglavac et ses deux tombeaux, ainsi que les cimetières environnants, monuments nationaux  de Bosnie-Herzégovine.

Ce site comprend le bâtiment de Naqshbandiyya, la tombe du Cheikh Abdul Rahman Siri d'Oglavac, et le tombeau du Cheikh Hossein Khorasani de Plochnik.

Cheikh Hossein Khorasani est né dans la province du Khorasan, en Iran probablement à la fin du 14e ou au début du 15e siècle. Bien que nous ayons peu d'informations à son sujet, Khorasani serait venu en Bosnie en tant que conseiller religieux et scribe du Sultan Mohammed II le Conquérant.

Selon certains historiens, il aurait été l'auteur d'un important testament remis aux franciscains, l'une des confessions chrétiennes les plus importantes de la région de Fojnica. Lorsque l'armée ottomane atteignit la région de Fojnica, Cheikh Khorasani mourut et fut enterré près de la même ville. Son mausolée construit en 1800, à 700 mètres d’Oglavac, a été incendié et détruit par les forces croates en 1993, pendant la guerre civile de Bosnie-Herzégovine, et a été reconstruit après la guerre et inscrit sur la liste des monuments nationaux de Bosnie, en 2018.

آرامگاه عالم ایرانی؛ میراثی ملی  ـ مذهبی در بوسنی و هرزگوین

Certaines populations locales considèrent le Cheikh Hossein Khorasani comme un martyr, bien que selon la version la plus crédible, il serait décédé des suites d'une maladie, dans la ville de Fojnica.

L'une des personnalités les plus importantes parmi les soufis et dans la tradition intellectuelle et littéraire, et l'histoire de la nation de Bosnie-Herzégovine, est certainement le cheikh Abdul Rahman Siri Sikiric, souvent désigné par le titre spirituel de « Siri Baba » ou « Cheikh Siri ».

Le grand-père d'Abdul Rahman Siri, Fazlullah Baltaoglu, originaire de la ville d'Amasya (en Turquie), est arrivé à Fojnica en 1700, où il a assumé le poste de gouverneur.

Dans certaines sources, le nom de Maulavi est mentionné à côté de son nom, ce qui indique qu'il appartenait à la Tariqat (groupe soufi) des Maulviyyah.             

آرامگاه عالم ایرانی؛ میراثی ملی  ـ مذهبی در بوسنی و هرزگوین                        

Le père de Cheikh Siri occupait également le poste de gouverneur de Fojnica où Abdul Rahman est né en 1775. Siri partit pour Istanbul afin d'établir une place forte au centre de l'Empire Ottoman. Lors d'un voyage, il rencontra Cheikh Hossein Khorasani qui lui a demandé de rester à Uglavac, confirmant les paroles du maître Cheikh Siri, Hussain Baba Dzukic, selon lesquelles Uglavac deviendrait l'un des centres soufis les plus célèbres de Bosnie.

آرامگاه عالم ایرانی؛ میراثی ملی  ـ مذهبی در بوسنی و هرزگوین

Après un certain temps, Cheikh Siri Baba a attiré l'attention des musulmans de toute la Bosnie-Herzégovine. Sa résidence est devenue un centre important, visité par tous les personnages célèbres de Bosnie. La renommée et l'influence de Cheikh Siri Baba étaient si grandes que chaque gouverneur de Bosnie considérait qu'il était de son devoir de rendre visite au grand maître.

آرامگاه عالم ایرانی؛ میراثی ملی  ـ مذهبی در بوسنی و هرزگوین

Les noms d'éminents Bosniaques qui ont appris auprès de Cheikh Siri, à la fois érudits et dirigeants, montrent que dans la première moitié du XIXe siècle, le Teke d’Oglavac était un élément vital, moral et éducatif, de la société bosniaque.                                    

Cheikh Abdul Rahman Siri Sikiric est décédé le 23 mars 1847, comme le déclare un document rédigé à l'occasion de sa mort, par un auteur inconnu, en persan. Ce document écrit sur papier et dans une belle écriture Nastaliq, est accessible grâce à la traduction de Shachir Sikirich.

Le mausolée de Siri Baba a été construit à Uglavac, par le derviche et son représentant d’Herzégovine, Ali Pacha Rezvan Begovic.

Son fils et successeur, Cheikh Abdul Latif, a également été enterré dans ce mausolée. Aujourd'hui, il y a cinq mausolées près du Teke d’Ugluvak, dont le plus ancien appartient au Cheikh Hossein Khorasani.

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