Liège touché par l’islamophobie
Un meurtre, trois dégradations, un fait de coups et blessures et huit actes d’insulte/incitation à la haine depuis 2012 : la Cité ardente fait partie des plus mauvais élèves en matière de crimes et délits de haine contre l’islam. Ces treize faits liégeois d’islamophobie ont été recensés par le CCIB (Collectif contre l’islamophobie en Belgique) sur base des données du Centre interfédéral pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme, et celles du MRAX.
Après l’assassinat d’Ihsane Jarfi en 2012, le Collectif relève, en mars 2014, une première dégradation de lieux de culte – avec du sang – dans une mosquée de Saint-Nicolas. Puis, en janvier dernier, dans la foulée des tueries de Paris (Charlie Hebdo et épicerie Casher), la mosquée turque de la rue des Bons-Buveurs, toujours à Saint-Nicolas, est à son tour vandalisée : sur la porte d’entrée du bâtiment, qui abrite aussi un centre culturel turc, des inconnus taguent la phrase « I am Charly ».
Les responsables de la mosquée, qui ont eu la désagréable surprise de découvrir l’inscription, ont aussitôt déposé plainte auprès de la zone de police Ans/Saint-Nicolas, plainte qui a été transmise au parquet de Liège.
Le 9 septembre 2014, le CCIB recense un fait de « coups et blessures » à Liège : coups de coude à deux femmes portant le voile. L’auteur leur dit : « Vous n’avez pas à porter de burka ici ».
Tous les faits « d’insulte et d’incitation à la haine » comptabilisés (8) dans le rapport remontent à cet été. À Liège, en août, deux inscriptions « Musulman à mort » (le CCIB ne précise pas davantage) sont découvertes. Mais c’est surtout à Fléron que la xénophobie se déchaîne, dans le cadre d’un projet de méga-mosquée à Retinne qui a enflammé les passions. De nombreux habitants sont montés au créneau pour s’opposer à la demande de permis d’urbanisme. Le CCIB a relevé huit faits. D’abord le dépôt de trois têtes de cochons sur le site de la future mosquée. Puis des phrases d’insulte (fautes d’orthographe comprises…) relevées sur les réseaux sociaux.
La pointe visible de l’iceberg, sans compter tout ce qui échappe à la vigilance du CCIB…
Lesoir.be
