Maroc : 300 écoles coraniques accueillent 300.000 élèves

11:32 - December 02, 2025
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IQNA-Devant les députés, le ministre Ahmed Taoufiq a réaffirmé la place essentielle de l’enseignement coranique au Maroc, rappelant l’impulsion royale et la modernisation progressive d’un réseau de 300 écoles accueillant près de 300.000 élèves.

L’enseignement coranique au Maroc bénéficie d’un grand intérêt de la part de l’État que conduit le roi Mohammed VI, a réaffirmé lundi le ministre des Habous et des Affaires islamiques, Ahmed Taoufiq. Cette affirmation vient rappeler l’importance stratégique d’un système éducatif ancestral, dont la mission dépasse la simple transmission du texte sacré pour englober la préservation d’un héritage religieux et culturel profondément enraciné dans l’histoire du Royaume.

Interrogé par Le360 en marge de la séance des questions orales de la Chambre des représentants, Ahmed Taoufiq a déclaré que son ministère «a toujours accompagné le développement de cet enseignement» qui constitue une base de la religion musulmane. Le ministre a noté que son département supervise aujourd’hui un total de 300 écoles coraniques accueillant près de 300.000 élèves, un chiffre qui traduit l’ampleur de cet enseignement et son ancrage dans toutes les régions du pays. Ces établissements, souvent situés au cœur des communautés locales, jouent un rôle déterminant dans la transmission des valeurs religieuses, de la langue arabe et d’un rapport discipliné au savoir.


«Nous veillons à ce que ces élèves demeurent les héritiers de ceux qui ont fait la fierté du Maroc par leur maîtrise du Coran et par l’excellence de leur apprentissage», a souligné Ahmed Taoufiq. En rappelant cette continuité entre les générations, le ministre insiste sur la dimension patrimoniale et spirituelle de cet enseignement, qui ne se limite pas à mémoriser le texte sacré, mais vise aussi à former des citoyens conscients de leurs valeurs et de leur histoire religieuse. L’éducation de la religion est une valorisation constante dans notre pays, a-t-il dit, soulignant la responsabilité de l’État dans la structuration, le suivi et la modernisation de ce système.

Il a également indiqué que cet enseignement, basé sur l’apprentissage du Coran, «s’est amélioré, car il enseigne les règles de l’arabe». Le ministre a ajouté que certains pays musulmans ont enrichi leurs programmes en y intégrant des langues étrangères, citant l’exemple de l’anglais «pratiqué dans des sociétés musulmanes d’Asie». Cette ouverture pédagogique illustre une évolution notable: l’enseignement coranique, tout en conservant sa vocation première, s’adapte aux besoins contemporains et aux compétences linguistiques nécessaires dans un monde globalisé. «Le plus important dans cela c’est la pratique de la religion», a-t-il conclu, rappelant que l’apprentissage du texte n’a de sens que s’il s’accompagne d’une éthique et d’une mise en application des valeurs qu’il véhicule.

Le ministre répondait à une question du député istiqlalien de Taroudant, Lahcen Amrouch, portant sur la situation de l’enseignement coranique au Maroc. Interrogé par notre média, ce dernier a considéré que «cet apprentissage a évolué», observant que «cette évolution a été constatée dans le monde rural avec une inclusion accrue des jeunes filles».

L’apparition plus visible des filles dans ces structures marque un tournant significatif, renforçant l’idée que l’enseignement coranique n’est plus seulement un espace masculin, mais un champ d’apprentissage ouvert et accessible à tous.

Le député a ajouté: «Nous aspirons à ce que ce secteur se développe davantage en particulier dans la région du Souss», avant de souligner qu’une évolution notable avait été enregistrée comme dans l’école coranique de Tamssout, située dans la province de Taroudant. «Celle-ci est devenue par la suite, selon lui, un établissement de renommée internationale», preuve que certains centres parviennent à s’élever au-delà de leur vocation locale pour briller sur la scène mondiale.

Entre tradition enracinée et modernisation progressive, l’enseignement coranique poursuit ainsi sa transformation, porté à la fois par l’impulsion royale, l’engagement institutionnel et l’émergence d’une nouvelle génération d’élèves — filles et garçons — qui redonnent un souffle inédit à un héritage séculaire. Cette dynamique continue confirme que, loin d’être figé, ce secteur évolue, s’adapte et contribue activement à la formation spirituelle et linguistique des Marocains d’aujourd’hui.

le360.ma

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