
Dubaï, avec ses opportunités économiques et sa tolérance religieuse, s’impose comme une destination privilégiée pour ces profils qualifiés en quête de sérénité et de reconnaissance professionnelle.
C’est le cas de Mathieu, 35 ans, converti à l’islam en 2011, rapporte le journal Le Monde. Après avoir ressenti un changement de regard en France, où il devait prier caché sous des escaliers de parking, ce diplômé d’école de commerce a décidé de partir. Installé aux Émirats depuis près de dix ans, il y a trouvé un « bon compromis entre l’identité occidentale et la culture arabe et musulmane », loin des micro-agressions quotidiennes.
Selon la chercheuse Margot Dazey, qui a mené une étude auprès de vingt-sept expatriés français musulmans diplômés, le départ est souvent motivé par un sentiment de frustration. Ces jeunes actifs, en pleine ascension sociale, peinent à obtenir en France le statut correspondant à leurs compétences en raison des discriminations. À l’étranger, ils trouvent une cohérence entre ce qu’ils sont et la façon dont ils sont considérés.
Sofiane, consultant trentenaire d’origine marocaine et portugaise, confirme ce constat. Arrivé à Dubaï fin 2023, il apprécie de ne plus entendre de « bruit » autour de son nom ou de ses origines. Pour lui, l’émirat offre des salaires attractifs et une qualité de vie sécurisante, où seule la compétence compte.
Meryem, 40 ans, salariée dans la tech, a également sauté le pas avec sa famille. Née en France de parents marocains, elle déplore le regard condescendant porté sur ses parents et le climat politique pesant. À Dubaï, elle se réjouit que ses enfants puissent apprendre l’arabe à l’école et échapper au « racisme ordinaire ». Si les motivations varient, entre quête religieuse et opportunités économiques, le désir d’échapper à une atmosphère jugée étouffante en France reste un moteur puissant pour cette génération.
Bladi.net