
Selon arabi21, implanté sur la place Petri Platz, au cœur de la capitale allemande, ce projet se veut un symbole durable du dialogue entre l’islam, le christianisme et le judaïsme.
Près de quinze ans après la naissance de l’idée et environ cinq ans après la pose de la première pierre, le chantier n’a pas encore abouti à une structure visible. Le site demeure un vaste espace de travaux, signalé par un panneau explicatif et un pavillon d’information destiné au public.
Kader Şenay, imam et l’un des cofondateurs du projet, affirme que, malgré les obstacles matériels, la coopération entre responsables religieux s’est renforcée. Il souligne que les rencontres et activités communes se tiennent désormais de manière plus régulière, dans un contexte allemand marqué ces dernières années par la montée de l’antisémitisme et de l’islamophobie, ainsi que par l’échec de plusieurs initiatives interreligieuses.
Le rabbin Andreas Nachama indique que des prières communes pour la paix sont organisées chaque mois dans le cadre du projet House of One, rassemblant parfois plus de cinq cents participants issus de différentes confessions. De son côté, le pasteur Marin Gardei insiste sur l’importance d’apprendre à vivre ensemble malgré des divergences théologiques profondes, estimant que la coexistence pacifique constitue le cœur même de l’initiative.
À l’origine, le projet est né d’une initiative de l’église protestante Sainte-Marie, désireuse de redonner vie à un lieu chargé d’histoire, où se trouvait autrefois la plus ancienne église de Berlin, détruite en 1964. Roland Stolle, directeur du projet, précise que House of One ne se limite pas à la construction de lieux de culte, mais ambitionne de créer un espace de dialogue permanent, comprenant trois salles de prière distinctes et un espace central consacré aux échanges.
Sélectionné en 2012 parmi deux cents propositions architecturales, le projet a dû être revu à la baisse en raison de contraintes budgétaires. Le financement initial, estimé à 69 millions d’euros, a été réduit à environ 42 millions. Malgré ces ajustements, les responsables demeurent confiants et estiment que la construction pourrait être achevée dans un délai de trois à quatre ans. Le projet bénéficie déjà de dons provenant de plus de soixante pays, témoignage d’un soutien international et de l’espoir d’un vivre-ensemble renforcé entre les religions.